La saison 1 de Validé nous avait laissés sur le cul au point de questionner l’option d’une saison 2 qui tienne debout. C’était sans compter avec le ressort scénaristique d’un Franck Gastambide décidément au mieux de sa forme qui persiste à secouer la fourmilière du rap à la française, en appuyant là où ça fait mal, avec une question que tous devraient assez rapidement se poser car elle est dans l’air du temps : la femme est-elle l’avenir du flow ?
L’avènement de Lalpha
Il semblerait, si l’on en croit les neuf épisodes de ce second chapitre qui raconte par le menu et sans fioriture l’avènement de Lalpha, vendeuse de baskets le jour, reine du freestyle la nuit, qui déboule par hasard dans la vie de William et Brahim, bombardés directeurs du label Apash Music après le décès de leur talentueux camarade. Ils cherchaient une pointure à la hauteur du regretté prodige ? Ils la trouvent, parfaite représentante du rap au féminin et fier de l’être, Bien sûr, il y a les emmerdes qui vont avec : le rap est et demeure un art du combat, sinon cela ne serait pas drôle, et ça vaut aussi pour ces dames qui se trimballent des passifs conséquents, comme ça, il n’y a pas de jaloux.
Avec des loups en laisse
La belle Sara ajoute donc ses embrouilles, de taille, à celles déjà bien corsées de nos deux héros, sauf qu’elle ne va pas la jouer du tout de la même manière pour s’en sortir. Pas pour rien qu’elle pose devant les photographes avec des loups en laisse. Elle connaît le game, ses dessous, et ne fera pas de cadeau, à personne. Marre des cadeaux, qui lui ont déjà couté pas mal, trop. Décidé, elle répond coup pour coup, Lalpha, et pas qu’avec les mots. Message subliminal qui appelle toute l’industrie à nettoyer les écuries d’Augias, à renouveler le genre en se tournant vers des artistes féminines dont le talent est évident, mais qui peinent à tracer leur sillon dans un univers excessivement machiste ?
Adeptes du Gomorrap
En l’état, Lalpha, remarquablement interprétée par Laetitia Kerfa qui rejoint le casting initial, devrait susciter les vocations parmi les spectatrices, par son allure, son répondant aussi, son refus de baisser les bras, au besoin son côté mafiosa assumé, traitant le mal par le mal avec une maestria, une élégance qui remet à leur place les adeptes du Gomorrap, qui prennent leur comportement de psychopathe pour du swag. Autant vous dire que ça va chier, et on se bouffe les épisodes, format court, lecture expresse et rythme de folie, pour se prendre la morale de cette fulgurance en pleine tronche avec un vrai plaisir. Et si en prime, cela peut promouvoir Mesdames les rappeuses, ma foi, on sera aux anges.
Et plus si affinités
Vous pouvez visionner les deux sisons de la série Validé sur Canal +.