La mort : odieuse, mystérieuse, fascinante bien qu’hideuse… comment l’homme se positionne-t-il face à l’inéluctable ? De Toulouse à Bruges, faisons dialoguer ces deux expositions qui abordent la thématique de la Faucheuse sous des angles aussi pertinents qu’originaux et complémentaires.
Momies – Corps préservés, corps éternels – Muséum de Toulouse
Orchestrée à l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion, l’exposition Momies – Corps préservés, corps éternels scrute la volonté de conserver la dépouille après le trépas. Explorant différentes cultures, elle aborde les raisons comme les méthodes de momification, tout en s’intéressant à la momification accidentelle. On peut ainsi contempler une patte de mammouth lainée miraculeusement préservée au fil des siècles grâce à l’environnement où l’animal est mort.
Il s’agit par ailleurs de questionner comment aujourd’hui on traite les corps des défunts : les procédés de conservation, thanatopraxie en tête, ont beaucoup évolué, posant souvent des problèmes éthiques que l’exposition passe au crible, démontrant au fil des salles, des thématiques et des quelque 200 objets présentés, que depuis l’aube des temps, l’être humain n’en fint plus de relier rites funéraires, sauvegarde des restes et survie dans l’au-delà.
Face à face avec la Mort. Hugo van der Goes, un nouveau regard sur les anciens maîtres – Musea Brugge
L’exposition Face à face avec la Mort interroge le tableau La mort de la Vierge du peintre primitif flamand Hugo van der Goes. Tout juste restauré, ce véritable chef d’œuvre n’en finit plus de surprendre par sa beauté et par la multiplicité des questions qu’il pose. C’est ainsi que l’exposition le positionne au cœur de 70 autres œuvres de la même période, tableaux, enluminures et sculptures qui déclinent à leur façon cette thématique si délicate.
Dire au revoir à ses proches, quitter la vie, trouver au travers de la Mort un sens à l’existence, interroger la spiritualité comme manière d’échapper à la terreur du trépas… ces pistes de recherche sont prolongées par la contemplations d’œuvres de cinq maîtres modernes : Ilja Leonard Pfeijffer, Sholeh Rezazadeh, Ivo van Hove, Berlinde De Bruyckere. Preuve que les valeurs et les interrogations portées par La mort de la Vierge sont universelles et toujours d’actualité.