Enfin, nous avons visionné le quatrième volet des aventures de Gereon Rath ! Il en ressort une évidence : la série Babylon Berlin est toujours aussi accrocheuse et judicieuse.
Berlin version 1930 ne se porte pas bien
Nous avions laissé Rath balayé par le vent de folie du krach boursier de 1929. Nous le retrouvons basculant dans les années 30, et forcément ce n’est pas jojo. Entre chômage, misère noire, grande délinquance, guerre des gangs, complots politiques et montée du nazisme, Rath, Charlotte, leurs collègues et amis ont de quoi se prendre la tête et s’arracher les cheveux, d’autant plus qu’ils n’ont absolument rien perdu de leur propension à se coller dans des emmerdes d’envergure.
Emmerdes dont l’intensité est accentuée par le climat proprement pourri qui règne dans une république de Weimar cannibalisées par les ambitions partisanes et les démences à l’œuvre. Ce qui est quand même fort de café : alors que notre Gereon semble se sortir progressivement de ses angoisses, le voici rattrapé par les turpitudes ambiantes. Vengeance sanglante pour certains, affirmation frénétique de soi pour d’autres, querelles d’égo et de pouvoir, délires de toute puissance… Berlin version 1930 ne se porte pas bien.
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Une Allemagne vampirisée par la crise
Signe de l’écroulement proche de cette capitale jadis glorieuse, les activités culturelles peinent : si la musique est toujours dominante, les grands chanteurs se rabattent sur les réceptions privées, tandis que les clubs adaptent leurs événements : rallyes de danse en mode On achève bien les chevaux, spectacles racoleurs pour fachos bas de plafond, on ne s’amuse plus de la même façon dans cette Allemagne vampirisée par la crise, et cette mutation est particulièrement parlante, de même la fuite des artistes qui vont chercher ailleurs un peu de quiétude.
Plus sombre que les saisons précédentes qui étaient déjà assez complexes, ce quatrième volet, inspiré par le roman Goldstein de Volker Kutscher, confirme la qualité de la série. Scénaristes, réalisateurs et interprètes sont toujours au top pour restituer cette atmosphère électrique, cette dangereuse instabilité. On appréciera l’apparition du chanteur Max Raabe qui interprète de sa voix douce et un brin ironique « Ein Tag wie Gold », chanson dont les paroles servent de ligne directrice à ces douze épisodes sulfureux qui annoncent le pire.
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