Les amateurs de Puzo, Coppola et Scorcese le savent bien : pas de bon récit sur la mafia sans scène de repas. Qu’il s’agisse de The Godfather, Good Fellas, Casino, les séquences où les parrains et leurs familles mangent sont essentielles, encore plus celles où nous les voyons préparer ces repas fort appétissants… quand ils ne finissent pas dans le sang. La tentation est grande d’en savoir plus sur ces recettes aussi mystérieuses qu’emblématiques, d’où un filon intéressant à exploiter pour les éditeurs. La preuve avec Le Parrain: Le livre de cuisine de la famille Corleone, A table avec la mafia : 90 recettes italo-américaines et La mafia se met à table.
Le Parrain : Le livre de cuisine de la famille Corleone – Liliana Battle et Stacy Tyzzer
En quelque 200 pages, Liliana Battle et le photographe Stacy Tyzzer nous font pénétrer dans la cuisine de la famille Corleone pour savourer les plats préférés du Parrain. Explorant les scènes où Vito, Michael et leur entourage se mettent à table, les auteurs en tirent des recettes savoureuses qui fleurent bon la Sicile, avec une touche américaine. Sauce tomate, veau marsala, gnocchi d’amour, ce livre aborde l’épopée familiale Corleone par son côté culinaire, en nous révélant ces secrets de cuisine aux parfums aussi agréables que dangereux.
À table avec la mafia : 90 recettes italo-américaines – Claire Dixsaut et Philippe Di Folco
Même formule avec le livre A table avec la mafia : 90 recettes italo-américaines, édité du reste en 2009, 10 ans avant Le Parrain : Le livre de cuisine de la famille Corleone. Sauf qu’ici, en plus des trois volets de The Godfather, nous partons découvrir les cuisines mafieuses de plusieurs autres films cultes dont Il était une fois en Amérique de Sergio Leone ou Les Affranchis de Martin Scorcese. D’un côté, nous découvrons la séquence en question, photo, contexte et explication à l’appui, de l’autre la recette du plat qui y est dégusté par les personnages.
La Mafia se met à table – Jacques Kermoal et Martine Bartolomei
Édité en 2000 chez Actes Sud, le livre de Jacques Kermoal et Martine Bartolomei évoque dix grands moments de l’histoire de la Mafia sicilienne, dix grands tournants qui se sont décidés autour d’une table. Banquet de Messine en 1860, déjeuner chez Lucky Luciano à Naples en 1962, les auteurs relatent le pourquoi du comment de ces rendez-vous historiques ainsi que leurs retombées… tout en insistant sur la composition de chacun de ces festins. Ces pages offrent ainsi une plongée passionnante dans la gastronomie sicilienne et ses richesses, flan de châtaigne, mérou au four, courge à l’aigre-douce… Et des frissons contradictoires, de plaisir et de terreur, car ces plats magnifiques, ancrés dans un patrimoine séculaire, un terroir fertile, une culture ancestrale, font partie intégrante d’un cérémonial mortifère, d’un rituel funèbre : autour de ces mets délicats, se décide l’avenir de Cosa Nostra, sa politique de terreur, entre racket, pots-de-vin et massacres. De quoi faire une belle indigestion ?