Casque de motard tout droit sorti d’un rodéo infernal, marque à gaz aux pupilles de feu, Nova Garza ne passe pas inaperçu. Et ses photos non plus ! Quand il ne se dépeint pas lui-même avec un certain humour, concédons-le, cet artiste largement inspiré par la cyberculture et l’esthétique goth shoote une galerie de profils iconoclastes et interlopes passionnants à décrypter.
Maudits et ravis de l’être
Devant l’objectif de ce super héros darkissime, créatures androgynes, lolitas aux dents longues, guerriers cybernétiques, bonnes sœurs ninjas, goules sexy et démons kawaï se succèdent à un rythme frénétique, flingues et paquets de chips à la main. Tout un monde de bad boys, de femmes fatales, de sujets maudits et ravis de l’être, bien décidés à vivre selon leurs codes et leurs envies, endossant une apparence volontairement marginale inspirée des mangas, jeux vidéo et films d’horreur.
Ces clichés hauts en couleur ont ceci d’intéressants qu’ils sont à la fois drôles et attachants. À la différence des cosplayers qui imitent des personnages spécifiques de la pop culture, on découvre ici des individus qui dictent leurs propres règles, endossent et affirment leur identité, forgeant ainsi un monde post apocalyptique abreuvé par l’emblématique Los Angeles 2013 de John Carpenter, Blade, Matrix, Doomsday, Max Max et consort. Et quand on croise leurs regards, on comprend vite qu’aucun ne fera partie des victimes à venir.
Être autre chose que l’humanité de base
Des survivants donc, déjà prêts à trouver leur place dans un avenir qu’on sait peu radieux à l’heure de l’effondrement climatique. Certains imaginent ce qu’ils pourraient, ce qu’ils voudraient devenir. Les modèles de Nova Garza, eux, ont décidé de vivre ce qu’ils veulent être, au quotidien, ouvertement, et le photographe se charge d’ériger leur fierté en majesté. Plongeant dans les entrailles de la ville, l’artiste en explore les recoins les plus sombres, pour y trouver la lumière adéquate, l’angle parfait, le décor adapté afin de sublimer cette réalisation de soi, cet épanouissement réjoui.
Car on comprend en contemplant ces portraits qu’il ne s’agit pas de faire semblant. Œuvres d’art, ces photos ont vocation à documenter une appropriation du quotidien, une manière de s’ancrer au centre de son réel à soi, qu’il soit peuplé de vampires, de sorcières, de morts-vivants ou de samouraïs. Autant d’univers d’une incroyable richesse, d’une inventivité folle, qui se croisent, interagissent, dialoguent, se complètent, dressant une fresque détaillée d’une psyché en quête d’autre chose que l’humanité de base. Un peu de dignité, un peu d’espoir, le sentiment de ne pas être un quidam de plus, mais une exception sur le livre du Destin ?
Pour en savoir plus sur l’univers de Nova Garza, consultez les différents liens et sites inscrits sur son Linktr.ee.