On les connaît pour leur désopilante interprétation de Maria et Christian Bodin. Mais Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet ont d’autres hauts faits d’arme à inscrire à leur pedigree comique. Ainsi L’inauguration de la salle des fêtes. Impayable, tordant et roboratif !
Un sens du rythme digne de Feydeau et d’AC/DC
Comme son titre l’indique, L’inauguration de la salle des fêtes raconte… une inauguration de salle de fête. Dans un patelin paumé en pleine cambrousse. Rien de bien transcendant donc. Sauf qu’avec la team des Bodin’s, la chose va virer au cauchemar burlesque dans la grande tradition de la commedia dell’arte.
Un maire un brin escroc, sa TRÈS proche collaboratrice, l’homme à tout faire de la commune, un cuistot, l’idiot du village, un membre du club théâtre, un garde champêtre traducteur transformé en momie, ils sont quatre sur scène à passer d’un personnage à l’autre avec une maestria confondante et un sens du rythme digne de Feydeau et d’AC/DC.
Un dynamitage en règle de Shakespeare
Décors de carton-pâte, costumes rafistolés, on touche au sublime quand tout ce petit monde se lance dans une interprétation clownesque de Roméo et Juliette, un dynamitage en règle du classique shakespearien en mode Jango Edwards saupoudré d’un peu de Deschiens, d’une étincelle de Robins des bois.
Et surtout beaucoup, beaucoup de Bodin’s spirit, dans les tournures de phrases, les punchlines, les accents, la diction, l’allure, le sens de la répartie. Si Maria et Christian n’apparaissent pas sur les planches, ils ne sont pas loin, et on se demande même s’ils ne se cacheraient pas dans un public par ailleurs largement mis à contribution.
Cela dure une heure trente, et on se demande comment l’équipe tient la cadence… avant de lâcher prise et de se perdre dans une très longue crise de fou rire ininterrompu. De quoi vider son stress, réduire sa charge mentale et repartir vers son quotidien gonflé à bloc. N’en faites pas l’économie, c’est du SUPER !
Et plus si affinités