Elle a la vingtaine, mais déjà un regard sûr et aiguisé. Scrutant sans répit le paysage urbain qui l’entoure, la géorgienne Nina Nayko saisit des éclairs de vie dans l’écrasante indifférence des barres d’immeubles. Ou quand le brutalisme devient un écrin ?
Un sens accru de la composition et des couleurs
Photographe donc, mais avec un sens accru de la composition et des couleurs, Nina Nayko passe au crible les façades sans fin des ensembles immobiliers de Tbilisi, sa ville natale. Des murs rongés de rouille et d’humidité, dont le revêtement s’arrache par pans entiers comme une gigantesque pelade. Les fenêtres, les balcons, les étages se répètent sans fin, comme dans un cauchemar d’indifférence.
Byzance et Klimt
Mais, de loin en loin, l’humanité transparaît : du linge qui sèche à une rambarde, une parabole qui capte les nouvelles du monde, un bloc de ventilation dont on imagine le ronronnement, une lumière qui brille dans la nuit, un rayon de soleil qui transperce un nuage… et soudain la façade brutalisme se transforme en mosaïque byzantine, en tableau de Klimt.
Émerveillement en continu
Les gris s’animent, la saleté se couvre d’or, les fenêtres éclatent de lumière sous la pluie, les volumes des édifices s’anamorphosent quand le crépuscule parsème le ciel de cuivre et de turquoise. Qu’elle scrute les HLM qui la cernent, les ruelles où elle s’égare, la cime des nuées au-dessus de la tête, Nina Nayko s’émerveille ; chacun de ses clichés porte cet éblouissement proche de l’extase.
Et plus si affinités
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