Une exposition, c’est bien, deux, c’est tellement mieux. Surtout quand les deux expériences permettent d’explorer une thématique commune sous des angles différents. C’est le cas pour les parcours Iris Van Herpen – Sculpting the senses au musée des Arts décoratifs de Paris et Alaïa/Grès – Au-delà de la mode à la fondation Azzedine Alaïa. Objectif commun : observer le travail de trois créateurs de mode qui ont tout du sculpteur de textile.
Iris Van Herpen – Sculpting the senses – Musée des Arts décoratifs
Chacun de ses défilés fait sensation, chacune de ses créations fascine au premier coup d’œil. On ne présente plus la styliste néerlandaise Iris Van Herpen, qui opère depuis la fin des années 2000 avec autant de succès que d’originalité. Après s’être initiée chez Alexander McQueen et Claudy Jongstra, la jeune créatrice fonde sa propre griffe avec un univers résolument visionnaire, où la haute technologie voisine avec l’évocation de la nature millénaire.
Robes fossiles ou aquatiques, tenues minérales, métalliques et mécaniques… en usant de matériaux et de procédés d’avant-garde, Iris Van Herpen défit les lois de l’apesanteur, sculptant dans la masse de matières innovantes pour obtenir des effets de transparence, des superpositions, l’éclat du cristal, le duveteux de la plume, la dureté mordorée des carapaces d’insectes… La femme selon Van Herpen fait le lien entre l’origine des temps et l’avenir cosmique. La magie est absolue au fil des salles de l’exposition orchestrée par le MAD, où les arcanes de ses modèles sont décryptés avec précision.
Alaïa/Grès – Au-delà de la mode – Fondation Azzedine Alaïa
Grand collectionneur devant l’éternel, le couturier Azzedine Alaïa a notamment acquis nombre de modèles de Mme Grès, l’une de ses muses. Cette dernière est passée à la postérité pour son art du drapé et du plissé, une véritable sculpture de l’étoffe dont Alaïa s’est souvent inspiré pour créer ses propres robes. C’est ce qu’explore l’exposition proposée par la fondation Azzedine Alaïa qui met en regard les œuvres des deux stylistes.
Force est de constater que la pureté des lignes, la précision des formes, la rigueur des plissés évoquent à s’y méprendre le travail du sculpteur grec ou baroque. On reste saisi devant la minutie des détails, la finesse de plissages arachnides d’une infinie délicatesse. Pas de motifs, des teintes sans nuance ni dégradé, c’est le plissé qui anime la création. L’effet de mouvement est sidérant, annonçant du reste le travail à venir d’Iris Van Herpen.
Et plus si affinités ?
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