Bon jusqu’à présent on a donné dans la bluette. Friends, How I met your mother, Les Invincibles … histoires d’amour et de potes, … on avait commence à aborder un autre univers avec Misfits, my dear Mr Q … mais on restait dans le mignon et le gentil. Là je propose carrément qu’on mette les pieds dans le plat. Et qu’on change de registre. Un grand coup et sans faire de chichi ni de cadeau, au propre comme au figuré.
Masters of horror.
13 maîtres du film à frissons : John Landis, Joe Dante, John Carpenter, Stuart Gordon, Dario Argento et j’en passe, … que des grands noms du genre, des pointures. Rassemblés avec un challenge : produire 13 téléfilms d’une heure chacun, avec scénario original, effets spéciaux, mise en scène, style différents. Le générique est déjà bien accroché. Les 13 épisodes sont éprouvants, il n’y a qu’à voir les titres.
- La Survivante (Incident On and Off A Mountain Road) par Don Coscarelli
- Le Cauchemar de la sorcière (Dreams in the Witch House) par Stuart Gordon
- La Danse des morts (Dance of the Dead) par Tobe Hooper
- Jenifer (Jenifer) par Dario Argento
- Chocolat (Chocolate) par Mick Garris
- Vote ou crève (Homecoming) par Joe Dante
- La belle est la bête (Deer Woman) par John Landis
- La Fin absolue du monde (Cigarette Burns) par John Carpenter
- La Cave (Fair Haired Child) par William Malone
- Liaison bestiale (Sick Girl) par Lucky McKee
- Serial auto-stoppeur (Pick Me Up) par Larry Cohen
- Les Amants d’outre-tombe (Haeckel’s Tale) par John McNaughton
- La Maison des sévices (Imprint) par Takashi Miike
Cette première saison date de 2005-2006. Il y en aura une deuxième l’année d’après. Pas tout jeune ? Sache-le, Mr Q., et c’est valable pour vous également, chers lecteurs de mon cœur. Ces treize films sont des leçons de cinéma. Hors du temps. Des exercices de style sur lame de rasoir, en équilibre instable sur la mince arrête qui sépare raison et folie.
Vous n’aimerez pas les 13, soyez en sûrs. Les écarts stylistes sont trop grands pour faire l’unanimité. Pour ma part, je ne me suis pas encore remise de La fin absolue du monde, signé de la main d’un John Carpenter au sommet de son art et qui nous sert là un conte horrifique en mode L’antre de la folie. Le tout axé autour des dommages collatéraux entraînés par un film maudit qui a la réputation de tuer ses spectateurs.
Glacial au même titre que La Cave qui nous plonge dans les entrailles maléfiques d’une maison où une lycéenne est jetée en pâture à un monstre dont elle tombera amoureuse ou La Maison des sévices dans lequel un homme part à la recherche de sa fiancée sur une île de l’archipel nippon vouée à l’art de la torture. Cet épisode a d’ailleurs été censuré, malgré une esthétique saisissante inspirée des mangas et des estampes japonaises.
Il faut dire que nos 13 réalisateurs se sont lâchés sans presque aucune retenue. Exemple : Serial autostoppeur où un camionneur spécialiste du meurtre d’auto-stoppeur rencontre un auto-stoppeur spécialiste du meurtre d’automobiliste. Je vous laisse imaginer le résultat. De quoi renvoyer Dexter au placard, n’en déplaise aux amateurs. Car les scenarios ne manquent ni d’originalité ni d’humour, ni même de romantisme pour certains. A voir donc, même si âmes sensibles s’abstenir car ces bluettes sanglantes en feront flipper plus d’un.
Et plus si affinités