Nul n’est besoin de présenter Nicolas Le Floch, le héros inventé par l’auteur Jean-François Parot. Le jeune commissaire de police sert de pivot à une série de romans nous plongeant dans le règne finissant de Louis XV, puis dans celui de son successeur Louis XVI. Ces intrigues ont progressivement été adaptées pour le petit écran, avec un certain succès du reste : les aventures du fringuant policier incarné par Jérôme Robart ont progressivement bénéficié de scenarii spécifiques.
Un intelligent moment de détente
On le sait, il est difficile de transcrire un monde écrit en images. Avec ces épisodes créés spécifiquement pour la télévision, l’univers de Parot semble perdre de sa fixité, évoluant désormais avec la grâce perverse, l’intelligence raffinée et la légèreté aveugle du siècle des Lumières. Chacun a pris ses marques, comme délivré du diktat d’adaptations délicates à opérer. Le tout constitue un divertissement agréable, prenant même, un moment de détente intelligent et éducatif.
On aime tout particulièrement l’équilibre entre vérité historique (références à des évènements, des réalités diplomatiques, des personnages même comme Cagliostro, le roi ou ses ministres) et fiction. Les enquêtes de le Floch permettent ainsi d’explorer l’organisation et le fonctionnement d’une police naissante mettant la torture entre parenthèses pour se consacrer à l’étude des faits et des preuves (esprit des Lumières oblige). On appréciera l’évocation de la Basse Geôle du Châtelet, à la fois prison, centre administratif et institut médico-légal où officiait le bourreau Samson, amené à pratiquer les autopsies quand il n’incarne pas le bras armé de la Justice.
Entre Histoire et fiction
Les costumes, les maquillages et les décors, de toute beauté, n’ont rien à envier à des reconstitutions prestigieuses comme le Marie-Antoinette de Sofia Coppola. Idem pour les scènes d’action (le duel dans« Le dîner de gueux » est digne d’un film de cape et d’épée) ou de repas, très importantes dans l’univers de Parot qui détaille à longueur de pages les libations du héros et de ses compagnons et leur penchant pour une gastronomie étonnante. Le casting est d’une grande valeur, outre l’apparition de Didier Sandre, impérial et émouvant dans « L’affaire de la rue des Francs-Bourgeois », on retiendra deux personnages haut en couleur :
- Sartine, ministre en charge de la Police, collectionneur passionné de perruques, grand esprit incarné par un François Caron génialissime de perspicacité et de cocasserie
- le chevalier d’Éon, joué par Philippe Demarle, qui apporte une ambiguïté sage et discrète à rebours du côté racoleur qu’on prête habituellement au célèbre espion.
Résumons : vous désirez vous plonger dans cette époque révolue pour en gouter le piquant ? Regardez les différentes saisons de la série Nicolas Le Floch. C’est un voyage que vous apprécierez.
Et plus si affinités
Vous pouvez visionner les différents épisodes de la série Nicolas le Floch en VoD ou en DVD.