Bien sûr, il y a les joies du mariage. Mais il s’avère que les enterrements sont tout aussi savoureux, faisant le bonheur des réalisateurs comiques, plus spécifiquement chez nos voisins britanniques qui n’ont pas leur pareil pour traiter du sujet. Dixit les facéties des Monty Python (la légendaire course de corbillards, grand moment télévisuel), les séquences drolatiques de 4 Mariages et un enterrement ou ce succulent Joyeuses funérailles (Death at a funeral dans la langue de Shakespeare) signé de la main d’un Frank Oz pourtant très américain, mais qui s’est visiblement beaucoup amusé à tourner ce petit bijou d’humour anglais. Jugez-en par vous-même :
Cauchemar hilarant
Donc, Daniel vient de perdre son papa. La famille au complet est conviée pour veiller le corps du patriarche avant sa mise en terre. Le frère, auteur célèbre et un brin égoïste, la mère, hautaine et méprisante, l’oncle qui veut tout régimenter, le cousin étudiant en chimie et dealer à ses heures perdues, l’aïeul tyrannique et incontinent… Bref, un bon gros cocktail d’égos bien explosif, qui va transformer ce moment de deuil partagé, de recueillement en cauchemar hilarant.
Hystérie collective
Réalisateur chevronné à qui l’on doit notamment l’excellent Bowfinger, Frank Oz, en une heure trente de récit dément et cocasse, dynamite la bonne société anglaise avec jubilation. On retiendra notamment la séquence où un jeune avocat, en pleine crise de délire psychotrope, se met à parler aux rouleaux de papier toilette qu’il déverse avec exultation, ce qui ne va guère l’aider à obtenir la main de son aimée dont le père, sévère patricien, refuse l’idée même qu’elle épouse qui que ce soit. Et quelques autres moments mémorables, absolument irrésistibles d’hystérie collective.
Squelettes dans le placard
Cousin hypocondriaque, grand-père injurieux, mère un brin coincée, copain un peu trop dragueur, frères rivaux, … on aoutera à l’équation un nain amoureux et maître chanteur interprété par un certain Peter Dinklage qui n’allait pas tarder à percer sur le plateau de Game of Thrones … L’ensemble, interprété avec maestria et un sens consommé du délirant, est à se rouler de rire, assez parlant en matière de conflits familiaux larvés et de squelettes dans le placard, bref un pur régal que je recommande chaudement en cette période de crise et de morosité : ça ne peut vous faire que du bien.
Et plus si affinités