« L’insoutenable légèreté de l’être » … Le suédois Erik Johansson se serait-il inspiré de Kundera ? Photographe, le jeune artiste s’essaie volontiers à la retouche, avec une poésie incroyable. Du coup, ses clichés deviennent des lectures surréalistes du monde qui nous entoure, fraîches, justes, touchantes.
Inverser les fragilités
Ainsi la composition Arms break, vases don’t, entre photographie et peinture, inverse volontairement les fragilités : les bras s’émiettent sur le sol pour avoir rattrapé la porcelaine au vol. Distorsion du logique qui en dit long sur le dessous des cartes, la vérité des images, des affects. Le regard est trompeur, les apparences de même. Seule la douleur est vraie.
“Pour moi, la photographie est juste un moyen de collecter des éléments afin de donner corps à mes idées. Je tire mon inspiration des objets et des choses qui m’entourent au quotidien. Chaque nouveau projet est un nouveau défi ; mon but est de réaliser des œuvres aussi réalistes que possibles » explique très simplement ce photographe surréaliste assumé, qui se garde bien de dévoiler les secrets de son alchimie.
Une fable pertinente
Le naturel du geste saisi ? Les détails infimes qui animent ses clichés ? La justesse de sa vision, cette pertinence de la fable rapportée en image pour nous toucher au cœur. Ici, l’être s’avère plus fiable que la faïence préservée. Les questions fusent : le vase a-t-il été saisi pour être sauvegardé dans sa chute ? Brandi pour être volontairement brisé dans une crise de colère ? Lâché par mégarde ?
Qui sait ? Tout ce qui compte, c’est ce mélange d’impressions contradictoires devant cette destruction, voulue ou non : mélancolie, tristesse, agacement… c’est un bout de soi qui s’éparpille sur le sol. Ou quand l’imaginaire fait vibrer la corde si sensible des émotions ?
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur les oeuvres de Erik Johansson, consultez son site web.