Non, non non, ce n’est pas un piano mais un instrument de musique électronique : l’ondioline. Mis au point par Georges Jenny en 1941, largement exploité par le compositeur Jean-Jacques Perrey ici à l’œuvre dans une démonstration des plus édifiantes extraite du numéro de cabaret Around the World in 80 Ways, inspiré par le roman de Jules Verne, et qui lui permettait de simuler des instruments du monde entier, pour le plus grand plaisir du public.
Ok on ne rigole pas dans la salle. Respect svp parce que vous avez sous les yeux est en fait l’ancêtre du synthétiseur. Sans lui, la face du rock et des musiques actuelles ne serait pas ce qu’elle est. Dans Inside the Qwartz step 3, nous nous demandions ce qui avait pu se glisser comme élément entre le labo de Pierre Henry et les chars de la Techno parade, histoire de capter les sources du décalage.
L’ondioline pourrait faire partie de ces petits cailloux du destin. Je passe sur les particularités techniques de la bête (système de tube à vide, clavier de 3 octaves monophonique, suspension sur ressorts et vibrato presque humain) et son apparition sonore dans la BO de Spartacus – une Bo de Kubrick, ça n’est pas rien quand même.
Ce qui nous intéresse ici, c’est le côté anthologique de l’instrument qui a largement contribué à développer ces musiques dites nouvelles. Aujourd’hui une pièce de musée, il est néanmoins considéré par le milieu professionnel comme un animal sacré dont les capacités restent inexploitées et qu’il convient d’explorer encore et encore.
La preuve, ce témoignage de Marie-Lorette Jenny, fille de l’inventeur, et les explications de David Chazam qui parlent de cet instrument à la fois vintage et d’avant-garde avec des accents à la fois tendres et assez drôles :
Et plus si affinités
http://www.alinevidal.com/Pierre-Henry.html
Inside the Qwartz
7eme session des Qwartz Awards : compte rendu