A quoi sert un portrait ? Pourquoi ainsi poser ? Pour se montrer ? S’affirmer ? Se cacher peut-être ? Pistes contradictoires, volontés complexes, qui persistent depuis la Renaissance et l’avènement du genre.
Avant le portrait était dévotion à Dieu, le visage des croyants apparaissant dans les tableaux religieux qu’ils avaient financés. Le XVIème siècle revient sur l’homme et son visage, son regard sur le monde, à la fois questionnement, conquête et détachement.
Désirée Dolron s’inspire de cette période charnière où les arts explorent cette affirmation autant qu’ils la favorisent. Ses femmes, robes noires, coiffures complexes, fronts dégagés, rappellent par leurs attitudes les Vénus de Cranach, les saintes de Vinci. Mystérieuses et secrètes, troublantes par le questionnement qu’elles posent avec leurs prunelles.
On aime la lumière des visages, la douceur trompeuse qui en émane, le dépouillement faussement puritain de ces êtres qui recèlent des pensées inavouées, farouchement tues, à fleur de peau pourtant.
Cette série de portraits s’intitule Xteriors. Un nom tout à fait approprié.
Et plus si affinités