Au cas où vous ne l’auriez pas compris, Berthe Lutgen est féministe. Elle le revendique et agit dans ce sens depuis les années 60 avec une régularité de métronome social et le militantisme chevillé au cœur, à l’esprit et au pinceau. Réalisé en 2012 son Codex Aureus Epternacensis Reloaded résume les objectifs qui ont régi sa vie et son action d’artiste.
Réaliste par son combat contre l’injustice, la violence et les inégalités, elle se montre sans limite dans sa créativité, passant du dessin à la peinture au collage, du petit au grand format, de l’œuvre plane à l’installation en 3D avec toute l’intensité que lui prêtent ses convictions. De couleurs tranchées, Codex Aureus Epternacensis Reloaded traduit à la fois son rapport dilettante aux techniques et aux méthodes, et son regard critique sur la manière dont la société représente la femme.
Un combat d’autant plus important que Berthe Lutgen est luxembourgeoise d’origine et l’un des piliers du mouvement féministe de ce petit pays. De par son origine, l’artiste acquiert une dimension supplémentaire de pionnière. Nous la découvrons lors du vernissage de l’exposition que lui consacre la Galerie Toxic, dont nous avions rencontré le directeur Armand Hein quelques temps auparavant lors de la Outsider Art Fair.
En mettant cette artiste en lumière, la galerie se positionne à la fois à l’avant-garde du patrimoine artistique du Grand Duché et dans ses marges, un rôle ambivalent qu’elle assume et recherche depuis une quinzaine d’années, créant une passerelle forte entre les artistes de la zone et ceux venus d’ailleurs.
Et plus si affinités