Avec les Jeux Olympiques, le sport est sous les projecteurs. Et les marques spécialisées aussi. Les logos d’Adidas et consort fleurissent dans les stades comme sur les écrans, s’offrant au passage une visibilité autorisée par un sponsoring intensif. Mais en embuscade, il y a toute une génération de jeunes couturiers adeptes de l’upcycling qui veillent. Dans leur ligne de mire, des vêtements de sport usagés auxquels ils prêtent une nouvelle vie. Quitte à mixer logos et fanfreluches dans un grand élan d’originalité et de fraîcheur.
Yeoinsa
Direction la Corée du Sud pour découvrir les créations de Yeoinsa. Adepte des jupes en forme inspirées du vêtement traditionnel coréen, cette jeune styliste a jeté son dévolu sur le légendaire trèfle Adidas pour l’intégrer à de magnifiques compositions où se croisent madras, tissus floraux, motifs kawaii et petits animaux mignons.
C’est un ravissement de la voir dépecer les pantalons de jogging vintage aux couleurs acidulées à longueur de reels. Le geste est sûr, l’œil aussi, improbables de prime abord, les assemblages prennent sens progressivement pour devenir de magnifiques et élégantes parures, des modèles uniques bien sûr aux tonalités chatoyantes et poétiques.
Découvrez le travail de Yeoinsa.
Chinatsu Aoyama
Avec la marque japonaise Chinatsu Ayoma, on mise sur une destruction de masse qui englobe toutes les disciplines, les enseignes. Maillots de cyclisme ou de foot, vestes d’entraînement, il s’agit de décomposer les uniformes d’équipes sponsorisées pour inventer des tenues ajourées et froufroutantes, véritables patchworks agrémentées de rubans et de lacets.
Jeux de transparence, épaisseur des textiles, l’ensemble est résolument audacieux, énergique et sexy à la fois. On appréciera le côté presque vivant des tenues, ce sens du mouvement et de la silhouette, l’élégance de l’ensemble, une sorte de chic post apocalyptique qui séduira les tempéraments affirmés.
Découvrez le travail de Chinatsu Aoyama.
Kaya 1209
Restons au Japon pour scruter les tenues de Kaya 1909. Du grand art en matière d’upcycling inspiré et de créations originales et racées. Les logos sportifs rencontrent ceux des groupes stars du rock sur fonds de robes et chemises amples où les volants abondent.
Tshirt, vestes, corsages, pantalons, hoodies, Kaya 1209 applique la bonne vieille règle chimiste : « rien ne se perd, tout se transforme ». Lavoisier version fashion, ces créations raviront les adeptes de l’inédit, les amateurs d’oversize en quête de tenues à forte présence, qui ont du chien et de la prestance, le sens des accords matière/couleurs réussis.
Découvrez le travail de Kaya 1209.
Deco and official
Autre perception, le côté baby doll des compositions de Deco and official. Retaillé, apposé sur d’autres tenues, le vêtement se pare de volants, de dentelles pour un effet aérien, très petite fille modèle, Candy au pays du sport.
On appréciera la gamme des couleurs, le mélange du farfelu et du pomponné, du burlesque et de l’enfantin dans une approche particulièrement cohérente et chic, pensée pour sublimer et singulariser le look Lolita.
Découvrez le travail de Deco and official.
Sewitagainn
Terminons notre tour de table (incomplet ô combien) avec une focale sur le travail de Sewitaggain. Moins de froufrous certes dans ces créations, mais l’esprit upcycling est là cependant. Le jeune couturier s’amuse à détourner des sweatshirts agrémentés de logos : il y trace des éraflures savamment réparties pour ensuite laisser apparaître des morceaux de tissus fleuris.
Un travail d’incrustation précis et prenant, qui suppose tact, rigueur et le sens des harmonies dans la forme et les nuances. Objectif : raviver des hoodies affadis par le temps, pour une note fantaisiste qui séduira les amateurs de vêtements confortables rehaussés d’une touche d’excentricité soignée.
Découvrez le travail de Sewitagainn.
