Eh oui, le deuxième volet de la collection Poetika Musika est dédié à la poésie érotique du XXeme siècle. Arthur H et Nicolas Repac continuent ainsi leur exploration de la musicalité du Verbe initiée avec L’Or noir, premier album dédié aux poètes des Caraïbes. Par les chemins de traverse, bien sûr, des chemins coquins, secrets, humides et chauds, crus ou fleuris, crus et fleuris, …
« L’Arbre » de Pierre Louys, « Lou mon étoile » de Guillaume Apollinaire, « L’Amour » d’ André Breton et Paul Eluard, « L’œil de Chat » et « Mademoiselle Mon Cœur » de Georges Bataille, « Roman d’amour » et « Prendre corps » de Ghérasim Luca, « Lettre à Nora 2 décembre 1909 » de James Joyce, « Rencontre dans la forêt » d’Henri Michaux, … c’est un corps d’album ambitieux que les deux musiciens ont constitué, puisant dans un répertoire poétique riche, travaillé … et hautement aphrodisiaque.
Subtilement mis en musique par Nicolas Repac qui appose ses rythmes à la cadence des vers pour en soutenir, en souligner, en éclairer les césures, les ciselures, ces onze poèmes de la moderne et secrète volupté fracassent, enrobent, séduisent délectent par leurs images, leurs sonorités, leurs volutes, … « Je te flore, tu me faunes », … les tournures précieuses, sexuées, chargées d’une sensualité sirupeuse, parfumées de sucs, se déroulent, du bout de la langue dépliées, défroissées par la voix pénétrante d’Arthur H.
De fait L’or d’Eros se charge du plaisir évident qu’éprouve le chanteur à murmurer ces mots de son organe sans pareil, comme à l’oreille d’une maîtresse timide par moment, effrontée parfois, changeante perpétuellement. Un vrai plaisir, une vibration délicieuse, une initiation amoureuse et une ouverture poétique d’une rare qualité.
Et plus si affinités