Alors que les desperados règnent en maîtres dans les labos de recherches, que ça dégaine dur sur les tarmacs en quête d’une diligence de masques à braquer et que les derniers héros du monde post moderne affrontent en duel ce putain de virus dans les services de réa du monde entier, le nouvel album de The Chainsaw Blues Cowboys déboule à point nommé pour illustrer en musique cette ambiance de Far West 2.0.
The Magnificent Seven Part I: le nom de baptême de cette troisième galette aussi pêchue que les précédentes pèse lourd sur les consciences. Prémonition ? Il faut croire que nos deux prêcheurs ont été visités par les dieux du rock en composant leurs huit tracks en mode épique. Car nous avons actuellement rudement besoin de réinvestir dans des élans de l’âme, et pour le coup, l’album va vous faire gonfler le cœur et les tympans par ses accents homérico-moriconiens.
Et une pointe de tambours de guerre comanches, l’ombre de Géronimo, de William Carver et des outlaws qui ont fait la conquête de l’Ouest, son malheur et sa grandeur mythique. Car on parle ici de saisir en musique l’essence même d’une légende, de capter dans chaque mélodie cette colère avide qui anime le rebelle, qui fonde les empires ou les détruit. Ce besoin irrépressible et contradictoire de violence et de rédemption qui amène aux pires écarts.
A quand un morceau de nos chers cowboys dans un western signé Tarantino ? Référence à la sanglante construction du cheval de fer, allusion au Wild Bunch, le gang de Butch Kassidy, hommage à Charlie Altamont, compagnon de meurtre de la famille Firefly issue de l’imaginaire de Rob Zombie, nous voici dans une atmosphère pré-apocalyptique et barbare qui convient au réalisateur de Django Unchained de justifie pleinement le « dirty fucking blues with gospel spirit » dont se prévalent Erich et James Chainsaw.
Et qui trouve ici une dimension évangélique supplémentaire. Prédicateurs, les Chainsaw brothers l’étaient à l’origine, visionnaires ils le prouvent maintenant, tandis que notre monde s’effondre, rongé par le mal. Ces chants torturés qu’ils ont composés en amont de la pandémie annoncent comme le glas de notre univers, qui s’apprête à disparaître comme ces bandidos dont ils évoquent le destin foudroyé. Et que reste-t-il après la fin du monde ? La musique, en majesté. Le blues comme une évidence. Une sacrée leçon.
Et plus si affinités
http://tcbc.fr/?fbclid=IwAR2Us6Zohx3gSeHKtF6uR_ykunBL_vt3lGxM9wAydcyQSohAETEYoeFQq8o