Mon Dieu, comment vous exposer ce projet artistique sans en tronquer l’émotion ? Tâchons d’être simple, c’est encore ce qui est le mieux. Cet album, Hervé Dalmais le façonne alors que la mort approche, comme les mémoires d’un vécu en errance de soi-même, comme un testament, comme un album de souvenirs.
Adopté dans la prime enfance, élevé en Afrique (d’où le nom de Bassam en hommage à Grand Bassam où il grandira), il devient professeur, poète, voyageur, conférencier, musicien, … un être à multiples facettes, un humaniste dans la tradition du XVIème siècle qui, à l’image d’un Montaigne, éprouvera le besoin de laisser une trace des ces richesses intellectuelles accumulées au gré de l’existence, à l’usage de ses descendants.
Succession à laquelle ses enfants, musiciens de vocation (la chanteuse Camille est sa fille, bon sang ne saurait mentir), participeront, finissant cet album posthume comme un héritage dont on prend jalousement soin, dont on est fier. Et les 12 morceaux de Places/Tracesde nous apparaître comme les chapitres poétiques d’une virée autour du monde, faite d’impressions et de ressentis sonores, de rythmes mêlés. Un cabinet de curiosités, une bibliothèque, un grenier dont on ouvre les boites et les malles avec curiosité et surprise.
Mais l’album en soi n’est pas complet sans le site qui le complète, vous y trouverez en sus de la musique proprement dite biographie, textes, collages, photos, vidéos, … tout l’arsenal biographique qui vous permettra de resituer cette création dans un ensemble de vie pour mieux comprendre ces chansons entre soul, jazz, chanson à texte, et musique du monde.
Places/traces vaut justement pour les circonstances qui l’engendrent, de fait ce projet excède les limites du musical et s’ancre aux frontières des arts et de la littérature de soi, comme un miroir tendu pour nous tous.
Et plus si affinités