2014 : il y a 100 ans, la Grande Boucherie débutait par l’assassinat de Jaurès. Jaurès : un homme, une stature, une aura. Un bâtisseur, un défenseur. Le fondateur de L’Huma, le chantre de la laïcité, antimilitariste farouche, … un grand grand monsieur, absent des livres d’Histoire que c’en est pitié, martyre dont on ne souvient plus qu’au travers d’un nom de station de métro, une place, une rue … 100 ans : ça valait le coup de s’en souvenir et de le dire. Publications, expos, hommages multiples durant la fête de l’Huma, et le livre album des Grandes Bouches, qui chantent « Moussieu Jean » :
https://soundcloud.com/lesgrandesbouches/moussieujean
Oui il nous fallait ces baladins incisifs, ces aiguiseurs de mélodie, mordeurs des consciences trop tranquilles et démissionnaires pour remercier Jaurès, Jaurès qui parle aux tribunes, Jaurès qui élève la voix qu’il avait fort belle, dit-on, Jaurès qui chante, car Jaurès aimait la musique. Une guitare, une batterie, un accordéon, du jazz, du swing, des airs mosaïques où toutes les musiques voisinent, balade de marin, danse arabe, flamenco, tango, valse musette, voyage harmonique pour rappeler que le monde est un, les frontières n’ont pas de valeur et l’humanité est, doit être fraternité. C’est sa seule chance de vivre, non plus de survivre.
« Je te salue ma rue », « De lourdes peines », « Il y a longtemps », « La carmagnole » réadaptée au goût du jour … le propos de l’album est résumé dans « La sentinelle », qui rappelle que l’artiste comme le politique, plus que lui encore, comme nous tous également, doit être « veilleur aux aguets », « passeur » de mémoire, de savoir et d’espoir. Voilà pourquoi l’album s’accompagne d’un livre, qui raconte Jaurès en termes simples, le croquant sur le vif via les textes de Francis Ricard et les illustrations de Ernest Pignon-Ernest.
A découvrir, écouter, lire, feuilleter, à apprécier comme une entrée en musique d’un grand qui ne voulait être qu’un homme et rien de plus.
Et plus si affinités
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