L’arrivée de Perila, alias Aleksandra Zakharenko, sur l’increvable label norvégien Smalltown Supersound est presque symptomatique du passage d’un artiste à la notoriété en devenir vers un plus large public. Un exercice plus redoutable qu’il n’y paraît, capable de casser des espoirs, les légendes naissantes. Propulsant, à leurs risques et périls, de jeunes pousses entourées de spéculations écrasantes vers une réalité exigeante, mesurable et chiffrable.
Un résultat bluffant
Mais cessons toute tentative de chronique de la déception. Aucune baisse de régime chez Perila. Toujours une première impression de magma sonore on ne peut plus « free » voire « freaky ». De grands écarts, des passerelles entre musique concrète, dub, spoken word pour un résultat déroutant et aventureux. Parfois, un chant vaporeux et/ou fantomatique viendra mettre en évidence, si besoin était, la visée psychédélique et rêveuse de l’entreprise. Sur ce premier album officiel, enregistré l’année dernière dans un village français déconnecté, la musique reste bluffante. Une nouvelle pierre dans la rénovation de la « maison ambient » initiée depuis quelques temps par des proches et collaborateurs berlinois de l’artiste comme Ulla ou Special Guest Dj.
Spontanéité « ambient »
Et avec une approche du genre résolument éloignée de toute idée confortable ou conservatrice. Préférant toujours l’imperfection et la spontanéité d’une mixtape artisanale à l’album carré, prêt à entrer dans on ne sait quelle grande histoire.De la bande-son cinéma à la création d’un organisme musical en constante évolution, l’éventail des possibilités soniques laisse pantois. Évitant encore une fois toute démonstration virtuose pour privilégier un ensemble de nuances, de climats inconnus, prêts à affronter les avant-gardes et classifications. À vous maintenant de rencontrer ce disque sauvage…
Et plus si affinités
Vous pouvez écouter l’album de Perila sur Bandcamp.