4 mai 2015 : alors que nous nous remettons doucement de ce weekend ferié dédié aux clochettes du muguet travailleur et noyé par la pluie, Success déboule en fanfare ce lundi matin pour nous secouer les miches avec un nouvel album particulièrement troussé, comme en témoigne le très sublime et hystérique « Crazy » :
Fidèles à leurs origines rennaises ancrées à fond dans le terreau rock de la région (c’est pas faute d’en parler régulièrement dans nos chroniques), Mister Eleganz et ses complices en remettent une couche bien épaisse et décapante à souhait. Après le magistral Social Network junkies où ils dézinguaient nos addictions cybernétiques, c’est aux relations de couple et à l’attirance/répulsion réciproque qu’ils s’attaquent, emballant l’ensemble avec un titre tout droit sorti de La Nuit du chasseur de Charles Laughton.
Les aficionados de ciné noir américain auront en effet reconnu dans cette expression les mots tatoués sur les poings de Robert Mitchum converti en prédicateur psychopathe et manipulateur. En conséquence et comme l’annonce le regard menaçant de l’artwork, les dix tracks de l’album seront psychotiques en diable, diable qui s’invite du reste tout du long jusqu’à apparaître dans « The devil » pour ensuite nous saisir les mains dans le très séducteur « Take my hand » et nous conduire au coeur des ténèbres sans fin d’un démoniaque dancefloor « In the red ».
Dansant à la limite de la transe, Love and hate ne laisse aucun répit si ce n’est la seconde de silence qui sépare chaque piste. Voici qui nous promet des concerts particulièrement échevelés et cathartiques dans la veine de ce que le groupe nous a habitués à vivre à chaque live, peut-être même bien pires puisque de loin en loin on sent percer comme une petite tendance à la MarilynMansonite qui saisit Mr Eleganz dont les mutations lycanthropes ne nous sont pas méconnues (n’oubliez pas qu’il vient de loin en loin exprimer sa plume de critique littéraire chez nous, et il peut l’avoir particulièrement mordante à l’occasion).
Bref les fans vont être ravis, et il n’est pas impossible que le groupe gagne des adorateurs supplémentaires avec cette nouvelle aventure pour le moins syncopée. Petites natures s’abstenir, on donne ici dans le violent renversement des natures, l’expression incompressible des instincts. American psychos plus que jamais, les boys de Success reviennent en force et la claque est puissante. A ce régime-là, on va finir par aimer les coups.
Et plus si affinités