Pour cette neuvième saison, Ryan Murphy et Brad Falchuck explorent le patrimoine des slashers. American Horror Story 9eme du nom nous plonge donc dans les eaux troubles du Camp Redwood. Paumée dans les montagnes californiennes, cette colonie de vacances typique des USA est passée à la postérité dans les années 70, quand l’homme à tout faire du lieu a massacré l’ensemble des moniteurs et des gamins. Seule rescapée, Margaret Booth a décidé de rouvrir le lieu, pour effacer le passé. Et on se doute bien que ça ne va pas aller sans heur.
Story telling de psychopathes
Les amateurs de Halloween, Vendredi 13 et autres franchises serial killeuses du même genre apprécieront les références qui ne manquent pas de jalonner les mésaventures de la jeune Brooke Thompson et ses compagnons d’infortune, qui ont cru échapper au Night Stalker, Richard Ramirez en s’exilant à la cambrousse. Raté ! Non seulement Ramirez, véritable tueur en série au palmarès plus que sanglant, les traque sans merci, mais également Benjamin Richter, ex Mister Jingles, échappé de son asile pour reprendre sa tâche interrompue par d’indélicats policiers des années auparavant.
Seulement voilà : la chose est trop simple pour Murphy et Falchnuk qui décident de corser leur story telling en multipliant les psychopathes, quitte à les faire agir par delà la tombe. Idem pour Satan qui s’invite à la fiesta, ainsi que le groupe Kaja Goo Goo. Bref, en neuf épisodes (une première dans l’histoire de la série habituée à se chiffrer par dizaine), Camp Redwood passe du statut de colonie à celui de terrain d’entraînement pour assassin désireux de parfaire sa pratique des armes en tout genre. Ce qui nous vaut quelques mises à mort particulièrement ragoutantes, comme seuls les slashers en proposent à longueur de séquence.
Un regard à la fois nostalgique et ironique
Pas de pitié donc, et un casting un chouia renouvelé. Exit Jessica Lange, Sarah paulson, Evan Peters ou Kathy Bates, tandis qu’Emma Roberts, Cody Fern, Bilie Lourd, Leslie Grossman, Angelica Ross occupent le devant de la scène. Lily Rabe fait également parie de l’aventure, ainsi qu’un certain Dylan McDermott ou John Carroll Lynch. Notons enfin l’apparition de Zach Villa, particulièrement impactant dans le rôle de Richard Ramirez. Et les années 80, bien sûr, personnage à part entière de ce nouveau chapitre qui surfe avec bonheur sur la vague vintage.
Les 80’s reviennent effectivement en force dans la mode, la musique … AHS devait donc s’en saisir et rien ne pouvait le permettre mieux que l’évocation de ces tueurs mythiques que sont Jason Voorhees et Michael Myers. Et leurs séides masqués, encapuchonnés échappés de My Bloody Valentine et autres Scream. Fruits d’une industrie prolifique qui fit trembler de peur et d’excitation plusieurs générations, qui ont abordé le visionnage de ces histoires aussi horribles qu’absurdes comme un passage initiatique … et un peu poussiéreux ?
Le regard des scénaristes est à la fois nostalgique et ironique. Tout cela a bien vieilli, était presque à séquelle et franchise. Un business, qui exploite, encore et toujours, ces anti-héros, quitte à les rendre grotesques, en leur faisant faire n’importe quoi. Il est évident que l’arrivée d’ovni comme Le Silence des agneaux a remis un peu d’ordre et de réalisme dans tout ça … quoi que ? AHS 9 en jouant la surenchère confronte le vraisemblable et le fictionnel avec une perception très juste de l’état d’esprit de cette époque, faite d’insouciance et d’apparence. C’est du reste ce qui fait l’ADN de la série, et toute sa saveur.
Et plus si affinités