Sharon Stone était de passage à Paris, ce 25 juin 2018. Elle en a sans doute profité pour revoir Alain Afflelou. En tous les cas, elle a tenu à présenter elle-même au Rex le court métrage qu’elle a produit en 2016 et qu’ont cosigné Price Arana et Adam Rothlein, An Undeniable Voice, fondé sur le témoignage de Sam Harris, un des plus jeunes survivants de l’holocauste, recueilli en 1947 aux États-Unis par une famille américaine, dans le cadre de la cérémonie de clôture du festival américanophile anglophile PAMA (Paris Art & Movie Awards).
Le générique présente la star planétaire non comme productrice ou mécène mais comme « philanthrope » et « activiste », autrement dit comme personne impliquée dans la cause mémorielle soutenue depuis plusieurs décennies maintenant par une partie de la communauté artistique hollywoodienne, sous la houlette, entre autres, de Steven Spielberg. Suffit-il pour autant que l’intention soit louable pour faire un bon film ? Si tel avait été le cas, dans l’exemple présent, le court métrage aurait sans doute été sélectionné dans des festivals prestigieux tels que celui de Cannes, Rotterdam ou Berlin.
https://youtu.be/Chn0fGSCYC4
On ne demande certes pas aux réalisateurs de sortir de Polytechnique, de Sciences po, de la Fémis, du Fresnoy ou de la cuisse de Jupiter mais qu´ils soient un minimum soucieux des questions formelles, le cinéma étant, comme on sait, « par ailleurs », un art. Or de cet art, l’opus nous sèvre. Le monteur, Michael T. Marlett, spécialisé dans le domaine du film court, a eu comme consigne d’illustrer, phrase après phrase et, quasiment, mot à mot, les propos de Sam Harris, résumant à son interlocutrice attentive (Sharon, assise à ses côtés) le récit qui, par ailleurs a fait l’objet d’un livre publié en 1999, Sammy, Child Survivor of the Holocaust.
Alors que le tout petit enfant qu’il était à l’époque parvient à sortir de la ligne où les soldats nazis avaient regroupé les Juifs polonais, en attendant de les conduire au camp de concentration de Demblin, sa sœur aînée, croyant bien faire, le récupère pour en prendre soin et l’introduit clandestinement dans ce « Lager ». Plus de deux ans durant, l’enfant vivra caché des surveillants, d’abord à Demblin, puis à Czestochowa. De cette situation absurde, incroyable et quasiment tragi-comique (chaplinesque), l’enfant sera l’un des rares à se sortir vivant, non sans avoir assisté aux atrocités s’y déroulant.
Price Arana et Sharon Stone sont venues parler du film. Dans la bande-son, une muzak au piano accompagne, comme pour les faire passer, les souvenirs du témoin. Sharon Stone reconnaît avoir choisi elle-même cet appoint audio, étant apparemment amatrice de jazz. Elle a jugé bon de mettre en relation la mélancolie qui ressort de la personne âgée interviewée et de ces airs au lyrisme d’autrefois. Se dégage un relatif optimisme à la vision et, surtout, à l’écoute de la parole de Sam.
Et plus si affinités