Nous découvrons l’univers de Michel Blazy, « le jardinier de l’art contemporain » au gré d’une visite de l’exposition Le temps qu’il nous faut, au Maif Social Club. Le temps justement s’inscrit au cœur de chaque composition de l’artiste, ainsi que le hasard.
Débris de civilisation
Jour de vernissage, l’événement attire du monde. Nous nous frayons un chemin parmi les œuvres exposées et la foule qui les entoure. Dans une alcôve, des aquariums ; dedans, des végétaux s’ébattent joyeusement, envahissant une paire de vielles baskets, des canettes usagées, une brique craquelée. Des débris de civilisation, usés, inutiles, rejetés par la société de consommation, mais que la nature accapare.
Le naturel colonise l’objet
Une expérimentation initiée par Blazy qui met en contact les différents éléments de sa mise en scène, puis laisse les choses se faire, à leur rythme et selon les paramètres mystérieux de la providence. Le naturel colonise l’objet à sa façon, le transforme, l’engloutit petit à petit ; à chaque seconde, l’œuvre se métamorphose, sa poésie se reconfigure, dans un nuancier émeraude qui invite à la contemplation.
Forcer le destin
Et à la méditation. Les scénographies de Blazy disent de manière douce et ludique la suprématie de Dame Nature qui toujours reprendra ses droits. Il a fallu la main de l’artiste pour orchestrer ces natures mortes si vivantes ? C’est là le plus singulier : Blazy ne fait qu’accélérer le processus, il force le destin. Abandonné dans la nature comme des milliers d’autres ordures, ces résidus de la surconsommation auraient de toute façon été dévorés par la jungle.
Mais en reconstituant ce procédé dans le cadre d’une exposition, Blazy donne à voir ce qui se passe dans toutes les décharges sauvages. Il nous le met sous le nez, et s’amuse d’un ravissement un brin candide.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur le travail de Michel Blazy, consultez son compte Instagram.