Amoureux de Paris, en connaissez-vous les dessous ? Non je ne vous parle ici des allées dérobées, des arrière cours ou des places cachées, je vous parle bien des dessous, ces souterrains qui truffent le sous sol de galeries pour le transformer en un véritable gruyère.
Un panorama complet de ce qui se passe sous nos pieds
Nous avions abordé la question début 2012 en évoquant le petit chef d’oeuvre de Tchernia Les Gaspards. Le film abordait le sujet de manière comique, nous entraînant dans les carrières parisiennes dans le sillage d’une bande de réfractaires à la modernité. Edité en 2001 chez Parigramme, mais faisant toujours référence auprès des connaisseurs, L’Atlas du Paris souterrain creuse le sujet, nous offrant un panorama complet de ce qui se passe sous nos pieds. Caves et cryptes, cabinets minéralogiques, champignonnières et brasseries, bunkers et abris de la défense passive, non le sous sol parisien ne se réduit pas aux seules carrières ni aux ossuaires de Denfert Rochereau. Quant au dédale des Catacombes, ils recèlent bien plus de secrets et d’indices historiques que l’on croit.
Un autre Paris, par en dessous
Nous entraînant du réservoir de Montsouris aux égouts en passant par les tunnels du métro, cet atlas rédigé de main de maître par les connaisseurs que sont Alain Clément, Gilles Thomas et leur équipe de rédacteurs spécialisés raconte un autre Paris, reflétant la réalité du dessus par la progressive organisation du dessous. C’est qu’il s’en passe des choses par vingt mètres de profondeur et les graffiti de générations de cataphiles relatent, depuis le Moyen Age et les premières occurrences du cata-art, l’esprit du temps qui passe : nom et tracé des rues qui changent avec les régimes politiques et l’évolution de la ville, promotions successives de l’école des Mines qui laissent des fresques commémoratives sous les fondations de l’établissement, brigade des cataflics établie dans les années 80 …
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Décidément, le sous sol parisien a beaucoup à dire et c’est ce récit passionnant que rapportent les deux cents pages de cet ouvrage remarquablement structuré, documenté et illustré. Précisons à ce propos que les photographies, nombreuses, respectent les proportions et les volumes, chose rare et d’autant plus appréciable que l’absence de lumière et de recul dans ces espaces souvent confinés ne facilite guère la captation. En conséquence cette visite ne décevra ni les curieux d’urbanisme, ni les amoureux de la capitale encore moins les passionnés d’Histoire qui devraient découvrir ici un point de vue inhabituel mais éclairant à plus d’un titre.
Et plus si affinités
http://www.parigramme.com/livre-atlas-du-paris-souterrain-7.htm