Nous l’avons découverte dans les allées de Drawing Now 2016 au cœur du Carreau du Temple, avec notamment un très gros coup de cœur pour le magnifique « Combardus Mortuis – Angry hot dog garnison » daté de 2015. Depuis, Agathe Pitié a fait du chemin, creusant avec ferveur et conviction le sillon de son « medieval punk art ».
Truculence rabelaisienne
L’artiste Agathe Pitié se pose au premier regard comme une digne héritière de Dürer, une hybridation d’Erro et de Bruegel. Étrange ? Mais c’est voulu, bien sûr, en témoigne le rocambolesque combat de hot dogs qui avait attiré notre regard et qui rend hommage à la truculence rabelaisienne, tout en stigmatisant la surconsommation moderne. Un exemple parmi tant d’autres, dans une série de gravures aussi drôles qu’impertinentes.
Ironie et détournement
Sens du détail microscopique, volonté d’une dimension épique à la Bosch, ironie constante dans le détournement du dessin, Agathe Pitié repense les classiques de la lame de tarot, de l’illustration biblique et de l’héraldique avec en perspective les péchés capitaux de notre quotidien. Médias, complots, pop culture, société spectacle, goût du stupre et du lucre, son trait est multiple, mutant, foisonnant, hypnotique.
Une BD apocalyptique ?
Telle une Van Eyck en jupons, Agathe Pitié multiplie les indices et les références, accrochant le spectateur à ses créations, le piégeant dans des labyrinthes sans fin. Avec humour et un sens certain de la mise en scène, du décorum, de la démesure. Apocalyptique, son œuvre prend l’allure d’une longue BD inspirée du Moyen Âge pour se perdre dans notre futur ultra technologique.
À n’en pas douter, voici une très grande artiste, dorénavant présente les grandes salles de musées, les collections prestigieuses et l’inconscient collectif des générations à venir.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur Agathe Pitié, consultez son profil Facebook, son compte Instagram, ainsi que la page qui lui est dédiée sur ArtStation.