Retour sur les plages dunkerquoises pour apprécier cette avant garde entre land art, art brut et street art. Car Réfléchir combine ces deux approches tout en jouxtant l’installation d’art contemporain et le recyl’art … à grande échelle.
Oui c’est un bunker que l’artiste Anonyme a patiemment habillé de miroir brisé. 350 m2 de béton qu’il a serti de milliers d’écailles de miroir. Du coup le rude bâtiment empli des fantômes de guerre et des cris de souffrance s’est soudainement métamorphosé en boule à facettes disco. Et cela se voit de loin. De très loin.
Farfelu ? Ou dérangeant ? Car le lieu est chargé d’une histoire peu amène, il rappelle les heures noires d’une occupation terrible, ce Mur de l’Atlantique hérissé de barbelés comme un affront aux libertés. Il rappelle aussi les journées passées à jouer dans les ruines, quand Anonyme était enfant.
Blockhaus sévère conçu pour la défense et la surveillance, Réfléchir est devenu phare, merveille, éclat constant et mutant, hommage à la force d’imagination, la volonté de transformation. Solaire et aquatique à la fois, la masse de béton devient le réceptacle des éléments maritime, le ciel, la mer, le vent, …
Brillant de mille feux, il devient un phare pour les bateaux comme pour les esprits, un détournement de matière gigantesque et irrévérencieux, comme pour crier non à la fatalité.
Et plus si affinités