Ce geste, combien d’entre nous l’ont fait ? Plisser son ventre, déformé par l’âge, l’inaction, les grossesses, les plaisirs ? Soupeser la peau qui se détend fatalement, le pli de graisse qu’on aimerait effacer d’un coup de baguette magique ?
L’érosion de la beauté ?
On pense aux paroles de « Si tu t’imagines », susurrées d’une voix ironique par Juliette Greco, qui chante l’érosion de la beauté, la perte de la séduction. Mais peut-être est-ce aussi de douleurs dont il s’agit ? Celles d’une intériorité qui se décompose sous les assauts perfides de la maladie, des grosseurs suspectes, du flot de sang qui tarit quand vient progressivement l’arrêt de la féminité ?
Infimes hachures
Le dessin, monumental, expose, à coups de stylo aux infimes hachures, la tension du geste, la vibration de la peau, la pression de la paume. Trait à trait, Cécile Bisciglia exprime les peurs, les doutes, la prise de conscience, l’inéluctable en marche qu’on cherche à arrêter, palper et contenir du bout des doigts, comme le sable du Temps qui s’écoule irrémédiablement.
Cela pourrait être un ventre de femme… ou d’homme. Ici, sur la toile immense tracée avec minutie, les barrières s’écroulent, devant une humanité aux souffrances et aux angoisses partagées.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur le travail de l’artiste Cécile Bisciglia, consultez son site.