Avec la série de photographies intitulée « L’image culte », Chantal Stoman interroge la représentation visuelle des mystères de la foi, qui par définition, échappent au perceptible. C’est à Rome, ville vaticane et centre névralgique de la chrétienté que la photographe choisit d’observer la place de l’image religieuse dans le quotidien des croyants.
Un défi artistique et culturel
Une gageure pour cette jeune femme issue de confession hébraïque, une foi fondée sur le texte principalement : c’est donc à la fois un défi artistique, un questionnement culturel et une observation sociologique qui motivent cette démarche. Dans cette cité exceptionnelle, chargée du poids et de la beauté des siècles, toute vénération divine est artistique, mobilisant l’architecture, la sculpture, la peinture pour inspirer les plus grands depuis Michel Ange jusqu’au Caravage.Cependant, Chantal Stoman se détourne des chefs-d’œuvre reconnus pour traquer autodafés, objets pieux et ex voto jusque dans l’intimité des foyers.
Protections tutélaires
Si elle explore les murs des cuisines, les balcons, elle regarde aussi la peau même des plus fervents, encrant leur conviction dans leur épiderme. Reproductions, images cheap, en grands ou petits formats, on demeure étonné et touché de ces appropriations. Ce désir d’incorporer le mystique au quotidien frappe l’esprit et l’imaginaire, comme si Jésus, la sainte famille et les apôtres faisaient partie du cercle familial, protections tutélaires, idoles étranges et familières qui veillent sur les êtres avec bienveillance. Ténues, les couleurs adoucissent le propos, le bordent de nuances sépia rassurantes comme un sourire attendri.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus, consultez le site de Chantal Stoman.