Et de nouveau un japonais à l’honneur de notre avant-garde artistique hebdomadaire. Il faut dire que l’univers de Daisuke Ichiba a tout pour captiver et révulser, saisir et horrifier, séduire et oppresser. Un mouvement antagoniste, une ambiguïté esthétique et émotionnelle que chaque dessin alimente en puisant à des racines profondes.
Ainsi Daisuke Ichiba fouille au plus profond des contes nippons, qui affectionnent le lugubre, le fantastique, vampires, fantômes et monstres. Il y superpose l’image fragile et hautement érotique de l’écolière, une véritable icône qu’il traite avec la finesse d’une estampe de Hokusaï, dans des mises en scène macabres où affleure toute la spontanéité hallucinée de l’art brut.
Car l’artiste ne pense pas ses œuvres, il laisse ses mains opérer, par automatisme pour exprimer les mythes lovés dans l’inconscient humain. Ses créations racontent donc toujours le même cauchemar, celui de la matrice scrutatrice, du ventre qui dévore tout, y compris sa propriétaire qui vit la chose avec une délectation nonchalante, absente, hormis les globes oculaires qui la constellent, les mâchoires qui la menace. Ainsi va la vie …
Et plus si affinités