Ses dessins frappent pourtant par leur mystère et leur violence. Formes sombres, silhouettes fantomatiques, animaux étranges… l’univers de David Koochaki accroche le regard, pire, il l’érafle, le court-circuite, l’avale.
Hurlements silencieux
Koochaki est iranien. Très jeune, il est ouvrier rizicole, avant de rallier Téhéran pour devenir mécanicien puis garagiste. Autodidacte, il apprend à lire et écrire seul. Puis vers la quarantaine, il commence à dessiner, comme ça, subitement. Hachurant le papier, il donne forme à des énigmes sexuées, voilées, des hurlements silencieux qui ne transpercent que par le regard. De fait et sans même le deviner, il s’impose comme un grand nom de l’art brut.
Régularité et précision
Dévoration intérieure, enfermement du discours, incommunicabilité des ressentis : les hachures se répètent avec régularité et précision, définissant progressivement comme une écorce. Ce tissu épais comme les hidjabs qui voilent les Iraniennes laisse à peine percevoir les pourtours de corps où se distingue de temps à autre un sexe rudimentaire, des yeux rieurs et étonnés.
Torture ou soulagement ?
Torture intérieure ? Blasphème mental ? Exutoire à la peur ? Ou bien soulagement de trouver enfin un moyen d’exprimer, autrement qu’avec des mots, sa perception de l’univers et des êtres qui l’entourent ? De loin, ces figures interpellent, de près, elles révèlent des détails d’une grande finesse, des détails inquiétants : dents aiguisées, pupilles translucides, griffes acérées.
L’ensemble, d’œuvre en œuvre, trouble et fascine, multipliant les questionnements sans jamais, et c’est là la magie noire de Koochaki, apporter de réponses.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur l’univers de Davood Koochaki, consultez le site de la galerie d’art Christian Berst.