Décidément, le regard que l’artiste porte sur le monde n’est jamais commun. Reprenant le flambeau maintes fois brandi de la distorsion du réel, l’argentin Diego Stigliano nous montre le quotidien tel qu’il le perçoit, saturé de couleurs, acéré, drôle et angoissant, dans la plus pure essence du conte pour enfants et du lowbrow art.
Ses fresques saturées de détails humoristiques se déroulent sur le revers d’un skate comme sur un pan de mur ; elles évoquent la BD et les délires à la Creem, les grandes envolées mentales sous psychotropes, le tout doublé d’un malin plaisir à introduire le weird dans la platitude de la vie quotidienne. Histoire de déclencher l’imaginaire trop bridé de ses spectateurs.
Scruter un tableau de Stigliano, c’est se faire avoir, forcément. Un regard et on se raconte des histoires. Tout est fait pour, chaque attitude, chaque accessoire, chaque situation. Bref son œuvre est un cartoon en devenir, que le spectateur va animer de ses projections. C’est toute la force de cet univers prolixe et gentiment fou, attendrissant.
Et plus si affinités