Melmoth … on ne choisit pas ce pseudonyme sans raison. Le héros de Charles Robert Maturin est profondément ancré dans la culture gothique, avec dans son sillage toute une légion de monstres et de souffrances épouvantables. Baudelaire, darkissime parmi les plus darks, faillit céder aux sirènes de ce roman maléfique, prêt à en traduire l’atrocité après les contes horrifiques de Poe.
Ferveur exhibitionniste et autopsie démente
L’artiste mexicain Emil Melmoth, en se baptisant ainsi, endosse volontairement une attitude profondément sombre et blasphématrice, un imaginaire divinement dévoyé où il puise les contours de sculptures aussi fines et élégantes qu’atroces. D’ouvre en œuvre, ses écorchés extatiques tels des martyres hybrident l’homme et l’animal avec la ferveur exhibitionniste de monstres de foire érigés en idoles sataniques. Sur leurs têtes dépecées, l’auréole des saints, la crinoline des vierges, le sang séché des stigmates.Leurs corps s’arriment, se multiplient, comme si un anatomiste fou les avait assemblés au fil d’une autopsie démente.
Cruel et tendre, infâme et gracieux
Art macabre, surréalisme dark, taxidermie tératologique … les créatures d’Emil Melmoth évoquent les théâtres de la mort du céroplaste Gaetano Zumbo tout comme les expérimentations sadiennes de Joel-Peter Witkin. C’est à la fois somptueux et insupportable, chaque figure questionne la notion du double, de la foi, de la différence, de l’horrible, du beau, du laid, du lien confus entre douleur et plaisir. C’est cruel et tendre, infâme et gracieux, indécent et pudique, un baroque équarissage, une pure émanation de « La charogne » de Baudelaire, des univers de Lovecraft, des cauchemars de Clive Barker.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le compte Instagram d’Emil Melmoth.