Megalex Whynot, Ludovic Levasseur, Mariel Clayton, Mari Shimizu, Michel Nedjar … on ne compte plus le nombre d’artistes qui ont jetté leur dévolu créatif sur la poupée. De chiffon, de celluloïde … Pour la torturer, la désacraliser, la zombifier … L’australienne Freya Jobbins a quant à elle un net penchant pour l’équarrissage, désossant les modèles qu’elle collecte pour s’adonner à des jeux de puzzle pour le moins surprenants.
Arcimboldo aurait adoré pour sûr. Car jambes, bras, têtes, torses une fois démantelés, recomposent visages et silhouettes en trompe l’œil, dans d’étranges échafaudages de chairs simulées. S’approprier l’objet, le transgresser, le repenser dans une autre cohésion … effet de subversion, réflexion sur la monstruosité, acte tératologique par excellence. Ou comment accoucher de chimères en détournant la prétendue normalité de ces homoncules.
Car la poupée est censée nous présenter une vision sublimée de l’individu, de la femme, de la maternité. Sublimée, fausse et indigeste. Freya Jobbins avale cette vision, la malaxe et la recrache, proposant une autre logique, une autre approche, certes fantastique mais finalement plus proche de la complexité des êtres que ne le sont ces pantins trop propres et sans vie.
Et plus si affinités