Le collage, c’est un truc de surréalistes ou de punks … jusqu’à ce que Guillaume Ortega s’en mêle. Avec la série « De Pire Empire », ce graphiste/photographe/peintre s’amuse à précipiter les figures de l’ancien régime hexagonal dans les ruines urbaines de nos villes modernes.
Murs ravagés de graffitti, plafonds écroulés, fenêtres brisées, portes défoncées, au milieu de ce streetart sismique, l’artiste place malicieusement les figures réjouies ou sévères des puissants de jadis, dont la suffisance aveugle ressort encore plus dans ce chaos.
Louis XVI et Marie-Antoinette, Henri IV, Lafayette, Catherine de Médicis, Napoléon, … prélevée dans la longue liste des portraits officiels qui flattaient leur ego en constituant la propagande du pouvoir en place, la silhouette de ces héros de papier se détache désormais dans les décombres de la société actuelle. Une manière de dire que rien n’a changé ?
Patient et précis, Ortega incruste et mêlent les images grâce à la magie numérique, les travaille, les patine, les vernit. Flamboyantes et baroques, ces mosaïques satiriques deviennent des énigmes où de petits détails racontent le parcours de chacun. On s’amuse alors à fouiller les débris pour détecter les signes et en interpréter la portée.
Et plus si affinités