Le bleu porcelaine, Héléna Hauss connaît, elle en sature ses dessins hyper réalistes de donzelles bouffées par les social media, les marques et la révolte. Dur dur d’être une fille dans un monde de surconsommation où l’on corsète le sexe faible dans des interdits, des obligations, des diktats et autres saloperies dogmatisantes/traumatisantes.
Sauf que les héroïnes de Hauss ne sont pas du genre à se laisser faire, elles bouffent toutes les tendances comme des ogresses pour vomir le néfaste, conserver l’éclate et se gaver de plaisir. Sans rechigner quand il s’agit de fighter les conventions. Et dans leur arsenal, des armes appropriées, hache à double tranchant, batte de base balle hérissée de clous, grenade … le tout en céramique rehaussée de motifs fleuris et bleutés à la mode de Delft.
Comme les porcelaines de nos grand-mères. Ou quand il est temps de briser les chaînes de l’élégante fragilité dont on nous a affublées au fil des siècles ? A moins qu’il s’agisse de conserver sa spécificité et son glamour dans la lutte, aussi féroce soit-elle ? Le mystère demeure, qui exprime la dualité de la femme moderne, coincée entre ce que la société attend d’elle et son appétit de liberté. Mais l’heure est à reconsidérer le sexe faible.
« Hell Hath no Fury » : très pertinemment, avec ironie et force, Hauss conçoit l’armement de la riot girl qui veut demeurer précieuse, de la séductrice qui n’a d’autre option que d’user de ses appâts pour mener les nombreuses batailles de l’existence. Ces sculptures concrétisent le paradoxe, avec autant de beauté que de finesse. Elles trouveraient leur place dans le boudoir d’une Merteuil, d’une Bovary, d’une Thérèse Raquin, à portée de main pour un dégoupillage en règle.
Et plus si affinités