On pensait le baroque circonscrit aux siècle 17 et 18 de notre ère. Grossière erreur rectifiée avec brio et un sens consommé de la provocation par l’américain Jonathan Monaghan dans The Pavilion :
Un dressing circulaire et moderne surmonté d’un plafond de stuc digne d’un palais viennois, de la verdure, un œuf de Fabergé oscillant entre l’oeuvre d’art, le testicule sculpté et le sextoy, le tout valsant avec cérémonie sur l’axe d’un anus sagement convulsif.
Le décor est planté de l’horlogerie chaotique et capitonnée de The Pavilion. L’oeuvre se perd entre photographie, animation 3D, orfèvrerie, vidéo, collage … Drôle, dérangeante, pour ne pas dire scabreuse, elle tisse un lien de dévoration entre richesse, pouvoir, plaisir, luxe, pouvoir et système digestif.
L’équation aboutit à une équivalence pour le moins perturbante : la course à l’enrichissement, l’avidité du luxe et de l’argent, la quête du beau se résumeraient à cette brutale régression vers l’enfance et le stade anal. Sereinement Monoghan nous jette cette vérité au visage, y ajoutant la nausée du sample.
Organique plus que sexuelle, sa vision secoue les fondements même du geste artistique, ramène la recherche du Beau au stade d’un fantasme infantile. Ironique, son œuvre a quelque chose d’un rêve d’autant plus troublant qu’il n’est pas forcément désagréable. Et c’est là le plus fort.
Et plus si affinités