Brune, yeux noisette, visage félin … une belle femme. Pourtant le talent de Laura H.Rubin réside au bout de ses doigts, quand elle saisit le stylet pour tracer sur la palette numérique les portraits de jeunes femmes aussi graciles et sauvages qu’elle.
Véritable experte, c’est avec dextérité qu’elle travaille l’immatériel afin de restituer le pulpeux des lèvres, l’éclat du regard, les imperfections de la peau … une mèche volage, un chignon prêt à se libérer, la contraction imperceptible des sourcils sous l’effet de la surprise, du chagrin, de la contrariété …
Et toujours quelque part une légère scarification rougie, à peine cicatrisée, un tatouage léger qui barre le menton, une blessure discrète bien que sensible, qui trouve écho dans le lac profond, insondable des yeux, dont on ne sait s’ils demandent, accusent ou s’en fichent.
Outre la prestance technique de l’artiste, c’est très justement la singulière subtilité de ses compositions qui retient l’attention, l’équivoque des profils représentés, geisha ou sqwaw, leur intense sensualité, la menace sourde qu’ils véhiculent dans le détail d’un ornement, la position d’un accessoire.
Et plus si affinités