En parcourant son CV, j’ai lu « Monstreuse d’images ». Lapsus … et comme tous les lapsus, une vérité. Car les œuvres de Marie Meier savent mettre en exergue les monstres qui sommeillent en nous. Pour mieux les dompter, les sublimer et s’en moquer. Des grotesques modernes ? De l’art singulier ?
Au début il s’agissait selon ses dires de domestiquer les peurs, de cerner je cite « une mythologie personnelle cathartique axée essentiellement sur le ressenti de mon propre corps et soumis à mon rapport à la maladie ». Mais ça, c’était au début. Aujourd’hui, visage anguleux, peau diaphane constellée de tatouages, maquillage charbonneux et cheveux de nuit, Marie Meier est devenue une artiste accomplie, bien dans sa peau de goth matinée de pin up burlesque, qui excelle aussi bien dans la peinture que la gravure, la lithographie ou l’illustration.
Parmi ses sujets fétiches, Frida Kahlo, les artistes maudits, les vierges zombifiées, la Santa Muerte, le baron Samedi, Baudelaire, les stars du rock, Twin Peaks et American horror story, … entre autres. Entre BD, affiche de concert et caricature, Marie Meier dépeint un imaginaire bien à elle, baroque et chargé, riche de couleurs et de mouvement. De la vie dans le trait énergique, même quand il s’agit de représenter les sévices subis par le Dahlia Noir supplicié et rendu à la vie, sourire recousu sur ses lèvres tuméfiées.
Résurrectionniste, Marie Meier conçoit son art comme revivifiant, pareil au vaudou, à l’image des coutumes mexicaines qui célèbrent le vie en fêtant ses morts. A ce titre la récurrence du thème de Frida Kahlo s’explique, source d’inspiration et modèle, notamment dans le traitement des couleurs, d’une rare vivacité, et la liberté de ton, oscillant entre le festif, le mythique et l’ironique. « Bondieuseries » précise l’une des rubriques de son blog, avec humour et détachement : comme s’il s’agissait d’une perpétuelle plaisanterie ?
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur l’univers de Marie Meier et découvrir son travail, consultez ces liens :