Parmi la longue traîne d’œuvres créées dans le sillage de la COP21, notons la très poétique installation du plasticien anglais Michael Pinsky, Breaking the surface, traduit pour l’occasion L’eau qui dort.
Fantômes d’objets noyés
Orchestrée avec l’appui de l’association COAL, L’eau qui dort a investi le canal de l’Ourcq aux abords du parc de la Villette pour mettre en lumière ces objets noyés, jetés au rebut dans les flots, un vélo, un caddie, un frigo … tous ces déchets de consommation qui reprennent soudainement vie dans un éclairage fantomatique.
Récupérés par les soins de plongeurs désignés pour des missions de nettoyage, ces corps de métal rouillé doucement se réaniment par la transmutation artistique, sous les néons d’une scène aquatique étrange et fascinante. Sur l’onde, le gaspillage, la vacuité d’une société aux appétits irresponsables et inutiles prennent ainsi les contours de spectres tristes et navrants.
Envisager l’audacieuse conversion
Le message est fort, pertinent, nécessaire. Il amène à revoir le rapport à l’objet, la fragilité de son statut, la notion d’obsolescence, cette facilité déconcertante et coupable avec laquelle l’homme moderne se débarrasse de ce qui l’encombre, n’importe où, n’importe comment, sans considération pour l’autre, l’environnement et soi-même.
Théâtrale, l’installation capte le regard pour proposer une autre possibilité, celle d’une re-création, d’une renaissance. Elle invite à penser d’autres utilisations, ouvre au pouvoir de l’audacieuse conversion, de l’imaginaire : mis en exergue, ces produits révèlent leur beauté, une esthétique particulière, qu’on ignore, mais qui ici s’impose.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus, consultez le site de l’artiste Michael Pinsky.
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