Les poupées de chiffon marquent l’émergence de Michel Nedjar comme artiste. Artiste sans le vouloir, artiste viscéral, artiste comme d’autres crient, hurlent leur trop-plein d’émotion, de rage, de peur. Artiste brut, que rien ne prédestinait à devenir l’une des figures de proue de cet univers aux contours mouvants. C’est la rencontre avec Jean Dubuffet qui le révèlera, consacrant ses sculptures, ses dessins, ses bas-reliefs en papier mâché.
Des poupées comme des blessures vives
Un ensemble de créations qui toutes renvoient à ces poupées initiales, elles-mêmes inspirées des statuettes d’envoûtement que Nedjar découvre dans ses voyages en Asie et au Mexique, aux jouets de ses sœurs au temps jadis, avant la déportation qui éradiquera sa famille. Une blessure vive encore, celle des origines, du deuil, de la violence, de la culpabilité du survivant.
Momifier les angoisses et les remords
Ses « chairs d’âme » expriment cette incompréhension, dans un long gémissement silencieux, strident de sanglots, tressés de tissus usagés, de sacs en plastique, sertis de plumes, de paille, de coquillages, teints de terre et de sang. Révolte, provocation, protection, exutoire, ces homoncules torturés momifient les angoisses et les remords de l’artiste, qui nous regardent en face, accusateurs et pacifiques à la fois.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur les créations de Michel Nedjar, vous pouvez consulter le site de la galerie Christian Berst – Art Brut. Vous pouvez également visiter l’exposition virtuelle Filiations présentée par le domaine de Chamarande.