Pour ceux qui fréquentent nos colonnes, le nom de cet artiste n’est pas inconnu. Nous avons déjà croisé la route de Philippe Debongnie il y a deux ans, alors qu’il venait d’être sélectionné pour graver le fameux verre de la bière Duvel. Ses talents avaient retenu l’attention de la marque. C’est qu’il sont multiples, et comme illustrateur, Philippe ne manque pas d’imagination, ainsi qu’en témoigne son album de famille, aujourd’hui objet de notre avant garde.
Car en bon « visual storyteller », c’est une histoire qu’il nous raconte au travers de ces photos surannées retrouvées dans un vieil album de famille poussiéreux. Avec une âme d’enfant joueur et imaginatif, il prend ces vieux portraits au charme désuet, aux attitudes empruntées, et les ranime de couleurs, de formes. Une veste sépia soudainement sertie de motifs persans, une robe grise qui s’irrite de couleurs pastel et des visages s’animalisent. Les fables de Lafontaine, les personnages de Béatrix Potter, encore le monde de l’enfance, oú le rêve autorisent toutes les fantaisies.
Drôles, impertinents, ornés d’écritures de réclames surannées, ces portraits constituent de charmants pieds de nez à l’image sociale valorisante et surfaite que chacun cherche à renvoyer. Tout juste édités sous forme de cartes postales ou de carnets aux éditions de Mai, ils feront des cartes de vœux savoureuses, des cadeaux mutins pleins de tendresse.
Et plus si affinités