Des rues désertes, des usines vides, des maisons solitaires, des commerces fermés … Polly Tootal photographie l’espace urbain de son Angleterre natale comme s’il s’agissait d’un décor. figé, déshumanisé, dépourvu de vie. Son objectif dévoile la part d’irréel, d’onirique, d’étrange et de légèrement menaçant qui se cache dans ces paysages du quotidien que nous traversons sans même plus les observer.
Cités dortoirs
Des maisons de poupées, des maquettes, des cités factices, d’où l’humain est banni, physiquement socialement. Faisceaux de lumières artificielles, néons sans âme, nuit glacée, brumeuse … pas âme qui vive dans ces cités dortoirs condamnées par des politiques libérales sans pitié ; en explorant les mutations du patrimoine industriel britannique, la photographe restitue la réalité du démantèlement économique des régions, impactées par la globalisation et la délocalisation.
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Sommeil sans fin
La brique, le béton, l’acier, laissés pour compte, reviennent difficilement à la vie au gré de fragiles programmes de réhabilitation.Le malaise le dispute à la surprise, devant ces clichés post apocalyptiques, où toute trace d’humanité a disparu pour ne laisser que les angles et la géométrie de l’habitat, en opposition à la nature qui guette, prête à reprendre ses droits. Les éclairages, d’une grande froideur, ajoutent à cette impression de château enchanté plongé dans un sommeil sans fin.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur le travail de Polly Tootal, consultez son site et son compte Instagram.