« Artists to my mind are the real architects of change » ; pour introduire sa démarche créative, l’américain Richard Hoefle cite William Burroughs et sa conviction que seuls les artistes sont les véritables architectes du changement. Une périphrase qui convient comme un gant à ce spécialiste du collage qui repense la chair à chaque nouveau portrait.
Des portraits ? Ou une déconstruction volontaire et méthodique de l’être, dont les traits laissent apparaître muscles et ossature par la magie des ciseaux et du scalpel de l’illustrateur, soudain métamorphosé en chirurgien. Un magicien en quelque sorte, une fée mâle comme le laisse à penser le titre de ce nouvel opus, tiré du film The Wizard of Oz.
Ecorché vif, l’être se disloque dans l’effacement de son image, dissoute dans les diktats impossible d’une beauté dévoratrice. Le propos rappelle celui du film The Neon demon où des mannequins s’entre dévorent pour absorber leur charisme. On frémit, on en rit. l’ironie est derrière chaque fibre, tandis que les yeux s’écarquillent, grotesques et douloureux.
Au final Richard Hoefle est-il un architecte ou un Frankenstein ? Enfante-t-il seulement la monstruosité ? N’en est-il pas juste le révélateur, quand il torture ces gravures anciennes, significatives d’un enfermement infernal, dans un carcan de séduction ? Son travail est fort, parce qu’à la fois sincère et sans état d’âme.
Et plus si affinités