Pour ceux qui s’obstinent à croire à l’existence de modèles à suivre qui veulent à tout prix se conformer à l’image globale dictée en chaîne par les média et le système social, pour ceux qui omettraient de regarder l’humanité en face avec sa longue traîne de névroses, d’hypocrisies, de lâchetés et autres bassesses, il est grandement temps de contempler Normalicide.
Normalicide, c’est le nom de baptême donné par Yves Decamps à l’ensemble de sa démarche créatrice. Ce photographe de formation a quitté sa Belgique originelle pour migrer au Pérou. Depuis il s’y adonne au dessin en autodidacte, usant de sa plume pour stigmatiser les travers de l’homme moderne. Autant vous dire qu’il ne manque pas d’inspiration.
Avec un trait à la Beavis and Butt-Head, l’illustrateur alimente un humour dévastateur inspiré d’un Robert Crumb. Irrévérencieux, cynique, chacun de ses dessins s’appuie sur la bande dessinée pour balancer en une vignette une vérité bien sentie sur nos contemporains … et nous-mêmes.
Difficile de ne pas se sentir impliqué, pour ne pas dire désigné par ces caricatures soulignées de répliques assassines. Dans le viseur, cette obligation de perfection, de bien-être, de bonheur constant : mais derrière le masque du sourire, combien de pensées inavouables, de désirs pervers, de démences à l’oeuvre, dans l’ombre ?
En parlant de masques, depuis quelques temps, Yves Decamps s’est mis au modelage de visages en papier mâché. Ce pourrait être les masques naïfs qu’on utilise dans les carnavals de Belgique ou de son pays d’adoption, avec ces joues rouges, ces yeux écarquillés. Mais c’est bien connu : durant le carnaval, les valeurs s’inversent et les canons en prennent un coup d’ans l’aile. C’est l’objectif. Normalicide a pour but de tuer la normalité. En fanfare et en série.
Et plus si affinités
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