On parle beaucoup de Coco Chanel, de Elsa Schiaparelli… et Jeanne Lanvin dans tout ça ? Née dans le ruisseau ou presque, la petite modiste va construire un empire de la haute couture avant de tirer sa révérence en 1946 à l’âge de 79 ans. 79 années fascinantes durant lesquelles cette créatrice hors pair révolutionne la notion d’habillement ET l’industrie du luxe. C’est ce que raconte la biographie de Martine Allaire, très justement intitulée Jeanne Lanvin – Une griffe, un destin.
Une innovatrice et une indépendante
C’est que la dame va traverser trois guerres, plusieurs crises politiques et sociales, un nombre conséquent d’expositions universelles et la modernisation d’un monde sans jamais ralentir sa course au succès. Elégante mais discrète, intelligente et sensible, Jeanne Lanvin est une innovatrice doublée d’une indépendante. Moderne, elle refuse de dépendre d’un époux, encore moins d’un amant. Si elle se marie, c’est pour s’affranchir de la tutelle familiale tout en respectant les codes sociaux de l’époque. À la fin du XIXᵉ siècle, convoler est un passage obligé dans l’ascension d’une jeune femme.
Son seul amour ? Sa fille
Jeanne le sait, elle choisit ses maris avec soin pour grimper les échelons, intégrer la haute société où se trouvent ses clientes. Son seul amour ? Sa fille qu’elle adore, qu’elle vêt à loisir, dont les tenues fascinent les belles dames de la jet set. D’abord styliste pour enfant, Jeanne Lanvin va finir par habiller les femmes qu’elle chapeautait avec grâce. Puis ces messieurs, avant de se lancer dans le vêtement sport, la décoration d’intérieur… le théâtre. Artiste donc, aux côtés de Jouvet, de Giraudoux, collectionneuse avertie, lectrice passionnée et femme d’affaires pleine de bon sens.
Le profil d’une femme engagée
On la compare volontiers à Helena Rubinstein, à raison, car Jeanne Lanvin incarne le parfait exemple de la femme autonome, qui ose, qui bouge, voyage, invente, qui perçoit les métamorphoses de son temps, les attentes inassouvies de ses contemporaines et y répond avec grâce et goût. Au travers de son parcours, le parcours de sa maison et de sa marque, c’est le profil d’une femme engagée qui se dessine, en écho avec les avancées et les spasmes de son temps. Passionnant, ce récit de vie donne aussi à voir la domination de la haute couture française sur le monde, son rôle moteur dans la bonne santé économique d’un pays en pleine mue.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur le livre Jeanne Lanvin – Une griffe, un destin, consultez le site de l’éditeur Tallandier.