30 avril 1945 : alors que les troupes russes investissent Berlin, Hitler se donne la mort dans son bunker ; avant de se suicider, il nomme l’amiral Karl Donitz comme successeur. Un poste que le chef de la marine militaire allemande va tenter de tenir 23 jours durant, dans une Allemagne dévastée. C’est ce que nous raconte la très pertinente biographie de Philippe Valode.
A lire également :La Chute : les derniers jours d’Hitler filmés par Oliver Hirschbiegel
La fin d’un conflit
Cet ouvrage mérite d’être parcouru avec attention pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il met en lumière celui qui va constituer la redoutable flotte des U-Boote, ces sous-marins qui feront tant de dégâts durant la bataille de l’Atlantique. C’est l’occasion de faire un point sur les stratégies à l’œuvre, la dureté des combats en mer, l’absence totale de pitié pour les équipages des bateaux coulés comme pour ceux des bâtiments allemands envoyés sciemment à la mort. Valode éclaire ces points, chiffres à l’appui.
Son récit aborde également comment s’est orchestrée la fin du conflit en Europe. Et ce ne fut pas de tout repos. Dönitz eut la délicate mission de négocier des accords de paix avec des Alliés peu enclins aux concessions, surtout après la découverte des camps d’extermination. Il fallut par ailleurs assurer le ravitaillement des populations dans un pays littéralement en ruines … et leur protection. Les russes furent notamment impitoyables avec les colonies allemandes installées dans les pays qu’ils libérèrent.
A lire également :Das Boot : sous-marin en mission et film culte
Un avant, un pendant et surtout un après
Dönitz mit tout en œuvre pour rapatrier des milliers de ses concitoyens, principalement au travers de l’opération Hannibal, que Valode évoque avec précision. Reste à savoir si il fut un proche du pouvoir et un nazi fervent : jugé durant le procès de Nuremberg, condamné à la prison au même titre de Speer, il a affirmé tout ignorer de la Shoah, ne pas fréquenter Hitler. Là aussi, Valode enquête et fait voler en éclat ces allégations pour dévoiler le visage d’un fidèle du national-socialisme.
Cette biographie donne à voir un avant, un pendant et surtout un après. Dönitz perdure par delà le IIIeme Reich, il demeure une figure de proue pour les anciens tenants du nazisme, et cet aspect est trop souvent tu. C’est l’une des facettes notables de ce livre riche d’informations multiples sur ces vingt-trois journées qui signent la fin d’un monde avec tout ce que cela comporte de désillusions, de vengeances et de violences.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site des Éditions du Rocher.