Il est anglais, jeune, talentueux, clavier dans un groupe de rock, et en partance pour une tournée aux USA. Il s’y plaît, s’y marie sur un coup de tête et décide d’y rester. Il s’installe à L.A. s’acoquine avec la jet set. Et c’est le début de la chute.
Elle sera longue, destructrice, douloureusement révélatrice. Du néant. Le plus complet, le plus total, le plus nihiliste. La drogue. Toutes les drogues. En comprimés, en poudre, en shoot. Le narrateur les découvre, s’y vautre, croisant le tout avec l’alcool à haute dose, tandis que sa libido et sa vie sociale foutent le camp.
Roman autobiographique qui sent son journal intime à 10km. Tony O’Neill ressemble beaucoup à ce musicos prétentieux, dont le succès éclair fait péter la braguette, les chevilles et les veines. Les personnages qu’il croise sont calqués sur un réel naturaliste à l’excès, jusqu’à la nausée. Bret Easton Ellis pourrait servir de référence s’il n’était littéralement enfoncé par la brutalité d’un propos banalisé.
Chroniqué en amont dans nos colonnes Speed fiction de Jerry Stahl semblait avoir rasé des ruines ; la résultante du dynamitage rédactionnel causé auparavant par un Tony O’Neill au bord de la rupture névrotique. Selon lui, Du bleu sur les veines lui a sauvé la vie : est-ce pour cela que chaque phrase grésille comme de la came dissoute par le feu ?