Couchsurfing : l’alternative sociale et low-cost des voyageurs

Vous en avez déjà plus ou moins entendu parler et pour cause, Couchsurfing est aujourd’hui une communauté de plus de 6 millions de membres, répartis dans le monde entier. L’idée de base est extrêmement simple : faire bénéficier à des gens de passages de la place libre sur votre canapé ou chambre d’amis, pour une ou plusieurs nuits, sans aucun échange monétaire ou matériel.

Le phénomène a vu le jour en 2004, sur la toile, sur une idée de l’américain Casey Fenton, s’appuyant sur la solidarité qui peut exister entre les voyageurs du monde entier, bien qu’ils ne se connaissent pas. Outre la gratuité d’un hébergement, il y a derrière ce concept une volonté de rendre le monde meilleur.

  • My house is your house

Concrètement, après avoir créé un profil sur le site, dans lequel on précise un maximum d’informations permettant aux autres utilisateurs de se faire une idée sur le potentiel d’affinités, le membre qui voyage entre sa destination dans un moteur de recherche avec plusieurs critères et a ensuite accès au résultat sous la forme d’une liste de membres susceptibles de pouvoir l’héberger. Dans cette liste, il pourra alors consulter les différents profils et faire à son tour une shortlist de personnes chez qui il souhaiterait être hébergé. Après la prise de contact sous forme de requête, les membres hôtes peuvent accepter, décliner ou négocier la requête. Une discussion privée se met en place jusqu’à ce que les membres en contact tombent d’accord.

Le rendez-vous est pris, il n’y a plus qu’à arriver en respectant les conditions définies ensemble, muni de sa bonne humeur et son ouverture d’esprit. Certains hôtes ont l’habitude de n’héberger qu’une nuit, d’autres de préparer un repas pour le(s) surfer(s), d’autres encore ont un règlement strict à respecter. Pareillement, certains surfers arrivent les mains vides, d’autres avec des cadeaux de leur domicile, d’autres préfèrent apporter un apéro ou le repas… Il n’y a pas de règles strictes imposées, juste un contrat moral établi entre les membres.

  • Metling-pot sur Couchsurfing

Dans une si grande communauté, l’avantage principal est aussi l’inconvénient majeur. Qu’on soit fêtard, sportif, clubber, en famille, végétarien, gay, musicien, on trouvera toujours plus ou moins un hôte idéal grâce aux informations du profil dans lesquelles chacun décrit ses goûts personnels en musique, films, lectures, voyages, style de vie. De quoi se sentir en confiance dès son arrivée avec une ou plusieurs personnes avec qui on a optimisé les chances de bien s’entendre. Mais bon, parfois, on peut être déçu lors de son arrivée, parce que l’hôte aura été un peu fantasque dans son profil ou juste dans un mauvais jour, ce qui rend l’expérience toujours un peu amère. D’un autre côté, celui qui risque le plus dans l’affaire, c’est celui qui héberge. En effet, en ouvrant sa porte, il donne soudainement accès à toute sa vie, son intimité, son patrimoine, à un inconnu.

Et c’est là que le concept prend toute sa dimension ! Pour garantir la sécurité de chacun, Couchsurfing s’appuye sur un système de références et d’amitiés à l’instar des réseaux sociaux. Le site a également mis un place les certifications à fonctionnement pyramidal. Chaque membre certifié par les fondateurs de Couchsurfing peut à son tour certifier 3 membres qu’il aura rencontrés, hébergés ou chez qui il aura surfé. Ces nouveaux membres pourront alors à leur tour certifier 3 membres et ainsi de suite. Ainsi, il est toujours possible de croiser ses critères personnels avec des critères de certification afin de garantir une quiétude dans l’accueil ou le surf. C’est sans doute de là que la plateforme tient son succès. Depuis bientôt 10 ans, il y a eu très peu de mésaventures, liées principalement au vol. Le site fait tout pour contrer les malveillances et communique à l’ensemble de la communauté les remontées négatives d’un profil abusif.

  • Le monde se divise en deux catégories : ceux qui font du Couchsurfing, et les autres

Une fois que tout a bien été fait, il ne reste plus qu’à profiter de son nouveau chez soi et de son nouvel ami. Car oui, au delà d’un rapport hôte / squatter de canapé, il s’instaure bien souvent une complicité quasi immédiate entre les membres de la communauté, les sujets de conversations et les points communs se trouvent super vite. Les surfers auront souvent tout le loisir de profiter des bons conseils des hôtes, les locaux, qui sauront chercher et trouver ce dont les surfers ont besoin, que ce soit les bons plans randonnée de La Guadeloupe, la visite guidée de Stockholm à vélo, trouver un médecin du sport à Riga… Il n’y a rien à attendre de l’autre membre, mais on est souvent agréablement surpris.

Une des autres possibilités qu’offre la plateforme, c’est la rencontre hors hébergement. Ainsi, tous les membres qui le souhaitent peuvent rejoindre un ou plusieurs groupes et rencontrer d’autres membres dans une réseau défini qui peut être une ville, une région, une activité, un style de vie, etc… Des rencontres régulières, « meet-ups » sont organisées dans les villes qui comptent un certain nombre de membres, à la bonne volonté des locaux. Là encore, le point commun principal de les participants est Couchsurfing, qui définit déjà les grandes lignes d’un état d’esprit open-minded, un goût prononcé pour le voyage, le partage… La suite se fait naturellement.

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  • Les petits-frères de Couchsurfing

Un tel succès ne pouvait évidemment pas exister sans son lot de semblables, dont voici une mini sélection.

Pour les cyclistes, www.warmshowers.org. La communauté est loin d’être aussi importante que Couchsurfing, en revanche l’indice confiance est encore meilleur, la solidarité est de mise, et un centre d’intérêt commun supplémentaire est identifié.

L’outsider, www.bewelcome.org. Depuis que Couchsurfing est devenu une entreprise en 2011, BeWelcome voit son nombre de membres croître, s’appuyant sur une politique associative et sociale là où le grand frère concurrence la politique de confidentialité de Facebook à des fins pécuniaires.

  • Tu m’invites, j’invite ton voisin

A une époque où il est devenu courant voire habituel de partir en voyage pour plusieurs générations grâce à l’ouverture des frontières, la facilité d’obtenir des visas, les compagnies aériennes low-cost, ce type d’alternative joue un double rôle. Couchsurfing permet d’un côté d’économiser le budget hébergement pour les voyageurs et de rendre le voyage possible. Mais le vrai rôle d’une telle plateforme est avant social. Elle permet de rencontrer nos semblables en se défaisant de tout rapport matériel et financier, ne s’appuyant que sur des bases d’une humanité saine.

On pourrait comparer ça à du troc, ou à de l’échange de bon procédé. Le confort qui s’offre au surfer en voyage et qui a subitement accès à un bout de canapé, une cuisine, une machine à laver, des conseils inestimables est en parfaite adéquation avec le plaisir d’offrir et d’inviter des hôtes. Il existe dans la communauté des personnes qui n’ont jamais surfé chez quelqu’un mais qui ont hébergé plus de 500 voyageurs !!! A sa manière, Couchsurfing participe donc à rendre notre monde un peu meilleur, nous aide à reprendre confiance en l’humain et ça, ça n’a pas de prix.

Et plus si affinités

www.couchsurfing.org

Benjamin Ancel

Posted by Benjamin Ancel